Face à l'immensité des eaux (Lyne)

Face à l'immensité des eaux, un homme était debout et immobile, pareil à une statue qu'on aurait posé là pour marquer la limite des terres et le commencement de la mer. Ses vêtements fins (du lin, peut être ?), étaient malmenés par les vents et s'agitaient en tous sens. Il ne portait pourtant pas de cape, mais simplement un pantalon et un haut à manches longues - qu'il avait par ailleurs retroussées. Ses bras étaient ramenés en avant, contre sa poitrine, abritant un sac de toile épais qui contenait quelque chose d'ovale. A en juger par la forme du sac, il ne devait contenir que cela. L'homme ferma les yeux, semblant contempler le paysage merveilleux. Ces eaux au caractère changeant, tantôt inspirant la sérénité, tantôt inspirant le trouble. Et cet horizon bleu où mer et ciel s'embrassaient, perdant le regard et faisant tomber le voile de ses yeux : il n'y avait pas de limites, pas de formes, tout était harmonie, tout était uni. Parfois, songea t'il, j'aimerais m'y perdre et ne plus jamais voir d'autre que cet horizon ôtant tout langage... ou plonger dans ces eaux vierges de toute vie humaine. Pour oublier. Oublier la rage intérieure, froide, sans vague, qui me ronge et m'amène à causer plus de destruction chaque jour... Mais ce n'était pas le moment. Il était venu ici pour une raison précise. Et l'objet principal se trouvait entre ses mains, dans le sac de toile. Il se retourna en direction du sable et marcha vers les grottes, creusées par l'érosion dans les falaises environnantes. Là, il monta sur de grosses roches humides polies par les eaux qui arrivaient encore jusqu'à elles, puis arriva à un niveau un peu plus élevé où se dessinaient des sortes d'escaliers en pierre. En fait, cet ouvrage était tout à fait naturel. Il arriva devant un petit précipice, entre deux rochers. Il l'enjamba et une fois sur l'autre, il disparu dans un mince espace qui se trouvait dans la roche juste en face du rocher sur lequel il avait mit le pieds. La cavité était sombre, mais pas tout à fait plongée dans le noir. La falaise était située plein Sud, les rayons du Soleil pénétraient à l'intérieur. Il marcha quelques mètres, et tourna sur la gauche, puis sur la droite, dans un espacement étroit entre deux pans de roche. Il aboutit sur une petite cavité tout juste assez grande abriter deux personnes serrées l'une contre l'autre. Il ouvrit son sac, et en sortit, tout d'abord, du papier journal. Il sortit ensuite l'oeuf. Il le déposa sur le papier qui formait comme un petit nid, dans un trou qui se trouvait sur la paroi de gauche. Il frappa ensuite l'oeuf d'un sort de désillusion et du Sortilège du Voleur. L'oeuf était classé dans la catégorie A des marchandises interdites de commerce. Il ressortit de la grotte, et regagna le sable. Il était maintenant face à l'océan, comme tout à l'heure. Il ôta ses chaussures, et s'avança vers les vagues. Le sable était meuble, ses pieds s'enfonçaient. Une première vague vint mouiller doucement ses pieds, puis elle se retira. Une seconde, et, et une troisième...Tac, TAC, tac... tac... Il y a quelques années, il s'était tenu ici même avec sa famille adoptive. tac... tac... On dit que le meurtrier revient toujours sur les lieux du crime. C'était peut être ça. Pourtant, ils n'étaient pas morts ici, et ce n'était pas son forfait. Mais quelque part, il s'était toujours senti coupable, et tous les lieux évoquant leur souvenir étaient frappés du sceau de l'amertume.Tac, TAC, tac... tac... TAC TAC TAC ! Il tourna la tête vers la gauche, une barque retournée frappait un amoncellements de rochers qui se noyaient dans les eaux.

Je rodais le long de la plage. Ou plutôt je trottais s’il on puis dire cela comme ça… A cheval c’était plus rapide de revenir au domaine et de se promener sans forcément utiliser la transplanation. La plage n’était pas très loin du domaine de mes parents même si celle-ci ne leur appartenait pas. Je me souvenais petite venant ici avec mon frère jumeau. Ces vagues parfois si grande. Combien de fois j’avais pu m’exiler ici quand les choses n’allaient pas. J’aimais bien réfléchir ici. L’air dans mes cheveux je repensais à tout ce que j’avais vécu. J’étais encore jeune et je savais que j’étais loin de la moitié de ma vie mais j’avais l’impression ces derniers jours que les choses s’enchaînaient. En trois ans j’avais vécu une vie normale avec Jacob et voilà qu’en un mois je découvre ce qu’il est vraiment, je me fais agresser, je manque de me noyer et par dessus le marché j’arrive à me coincer dans un ascenseur. C’est quand même dingue ! Il manque plus qu’une attaque de bête sauvage et c’est bon je vais finir par croire que la tranquillité c’est finit ! Je finis par traverser le sable tranquillement en regardant la mer.

Bientôt 19 ans… Que le temps passait vite ! J’avais l’impression que hier je rentrais à Poudlard pour la première fois et que je m’installais sur ce tabouret pour que l’on m’envoie à Serdaigle. A l’époque je ne connaissais pas tellement l’école. Mon père m’en avait dit certaines choses mais avait préféré que je découvre les choses seules. Mon frère jumeau lui avait été envoyé à Gryffondor. Pas un étonnement du tout pour mon père. En même temps mon frère avait toujours été trop téméraire alors que moi je préférais rester à la maison m’amusant à résoudre des problèmes dans des livres fait pour enfant. J’avais toujours été doué pour trouver une solution rapidement. Une vrai petite enquêtrice. Qui aurait cru que je finirais par choisir un avenir de médicomage. Mais mon besoin d’aider les autres avaient pris le dessus sur le choix de mon travail.

J’avançais alors tranquillement vagabondant sur mon passé quand mon cheval s’arrêta net pour se cabrer. Oh la la j’avais pas l’habitude de se genre de situation. J’essayais alors de rester sur celui-ci en m’accrochant du mieux que je pouvais mais il finit par avoir le dessus sur moi et je tombais violemment sur le sable pour que le cheval finisse par s’en aller en galopant comme s’il avait peur de quelque chose…

Le rythme des flots était apaisant et incitait à la méditation, c'était encore mieux qu'une douce musique. De temps en temps, le cri des goélands retentissait, porté par le vent. Il y avait aussi cette barque, qui tapait contre les rochers. Et puis... comme des pas dans le sable. Des pas réguliers, et plus puissants que ceux d'un être humain. Il tourna la tête et aperçut un cheval monté par une jeune femme ravissante qui semblait être une apparition avec le soleil au dessus d'elle et sa lumière qui lui conférait un genre d'aura. Le cheval était magnifique lui aussi, plein de grâce. Mais il semblait soudain s'agiter. La jeune femme avait quelques difficultés à le calmer, et puis, il arriva le pire qu'il puisse arriver : il se cabra. Samaël fit quelques pas vers la jeune femme, impuissant. Elle fût propulsé au sol et le cheval partit au galop. Étrange réaction, se dit il. On aurait dit qu'il avait été effrayé. Oui, mais par quoi ? Il espérait que ce n'était pas lui l'objet de cette ruade. Il se précipita enfin vers la jeune femme et s'accroupit au dessus d'elle, sa tête jetant une ombre sur son visage lorsqu'elle passa devant le Soleil.

-Ca va aller ?

Je tombais à terre le cheval repartant au galop très loin me laissant seule ou presque sur le sable complètement assommée. Heureusement pour moi il n’y avait plus de peur que de mal. J’avais atterris sur le côté et ressentais seulement une vive douleur au bras. C’est alors qu’un homme se précipita vers moi me cachant au passage du soleil.

« Ca va aller ? »

« Euh… Oui. Je crois… »

Je tentais alors de me relever. Hum… Juste le ras avait pris. Je soulevais alors mon t-shirt pour voir l’état. Il n’avait rien. J’avais du juste me faire mal sur le coup. C’est alors que quelque chose d’autres nous cacha du soleil. Une grande ombre comme si elle provenait d’un immense oiseau dans le ciel. Je n’y prêtais pas tellement attention quand je dis à cet homme :

« Mais je vous remercie quand même. »

C’est alors que j’entendis un grondement et me figeait pour lever la tête et voir une chimère juste au dessus de nous O.O !

Le cheval était loin maintenant. Ces animaux sont imprévisibles, et parfois dangereux malgré ce qu'on peut bien en dire. La jeune femme gisait sur le sol mais elle semblait ne pas avoir trop eu de mal. Elle devait sans doute être légèrement sonnée ; il envisagea de l'aider à se relever, quand une ombre gigantesque les recouvrit entièrement. On aurait presque dit une éclipse sur le coup. Tiens, c'est étrange... A peine le temps de penser ça qu'un grondement inquiétant s'éleva au dessus d'eux. Lyne leva la tête pour voir d'où ça provenait et elle parut stupéfaite. Samaël n'osait pas se retourner, ce grognement ne présageait rien de bon. Mais pourtant il dû bien le faire... et ce qu'il aperçut ne lui plus pas du tout. Oh non, non, non, non ! Sa respiration se coupa presque sous l'effet de surprise et de la peur qui s'était insinuée en lui avec une rapidité fulgurante. Instinctivement, il saisit le bras de Lyne avec force mais sans lui faire mal pour l'aider à se relever. Ils faisaient des proies faciles ici, trop faciles. Il n'y avait rien pour se protéger, et ils n'auraient pas le temps d'atteindre une grotte à cette distance. Samaël qui scrutait les alentours reporta son attention sur la chimère et s'aperçut qu'elle se rapprochait dangereusement. Elle piqua soudainement du nez, droit sur eux.

-ATTENTION ! eu t'il tout juste le temps d'hurler avant de les jeter tout deux à terre.

La créature venait de les frôler, il sentit le vent généré par ses ailes lui fouetter le visage. La chimère avait reprit sa course et s'était posée sur des rochers en hauteur un peu plus loin. Elle se dressa sur ses pattes arrières, prête à bondir de nouveau sur eux.

Je ne quittais pas la bestiole des yeux complètement tétanisée. Pourquoi fallait-il que je m’attire constamment des ennuies et en plus tout le temps sans Jacob ! C’est dingue ! Un ément à ennuis ! Il fallait qu’il m’arrive tout ! Même à Poudlard petite fille sage et innocente j’arrivais quand même à me foutre dans des situations pas possible. A croire que je voulais défier la mort à chacune de mes inspirations. Bon j’avouais que quelque part le danger me donnait une certaine adrénaline que j’avais tendance à adorer. Mais au point de rivaliser avec une chimère il ne fallait pas abuser !!!! Je la regardais sans bouger. Impossible mes membres étaient solidifiés comme si je n’attendais plus que la mort. D’un seul coup je me sentis tirée de force et je dus suivre cet homme qui m’emmenait je ne sais où. Je finis alors par reprendre mes esprits quand cet homme me projeta à terre en m’hurlant de faire attention. Super après la tétanie rien qu’une petite assiette de sable appétissant. Rah en plein dans la bouche. J’en avais sur la langue. Beurk ! Je crachais le sable pour me relever en titubant. Je vis alors au loin une barque. J’avais beau être une trouillarde à me tétaniser je savais pourtant réfléchir et très vite. Je n’étais pas une ancienne serdaigle pour rien.

« La barque ! Il faut la renverser et courir dans l’eau pour être à l’abri et avoir de l’air ! »

Réfléchir était une chose… Apporter une solution encore une. Mais agir ce n’était vraiment pas mon truc et l’erreur que je fis c’est regarder la bestiole posée sur les rochers pour me tétaniser une fois de plus…

Samaël heurtait le sable avec lourdeur tombant à côté de Lyne, il avait du sable dans les cheveux et dans le bas du dos... et un coquillage entre les omoplates. Aïe. Sa main droite avait disparu sous les grains fins, il s'en dépêtra pour essayer de se relever. La jeune femme s'était déjà relevée elle chancelait et se débarrassait du sable qu'elle avait avalé. Il en fit autant et se retourna vers la créature. C'est alors que Lyne eu une brillante idée : se dissimuler sous la barque. Samaël acquiesça avec vigueur, le souffle court, et fit quelques pas vers la barque mais Lyne semblait figée face à l'horrible créature qui rugissait.

-Ne restez pas là elle va charger !

La panique. Cette émotion intense dont on se passerait bien, les avait saisit tous les deux. Pendant un bref moment, il s'imagina en train de porter Lyne dans ses bras. Samaël avait très peur pour ce qui allait arriver dans un instant : la distance entre la barque et eux était elle assez courte ? Celle entre la chimère et eux, assez suffisante ? Suppliant Lyne du regard, il tendit de loin sa main dans sa direction comme un appel à le suivre.

Je restais figée face à la créature si on pouvait dire ça comme ça. Je voyais ses grands yeux terrifiants comme tétanisée. Je me surpris alors à me dire que j’aurais sûrement le même comportement si jamais un jour je voyais Jacob en loup-garou. Je resterais figé et me laisserais détruire sans oser bouger d’une semelle. Le jeune homme fila alors que je rester sans bouger complètement bloquée. J’avais trop peur pour faire quoi que ce soit. Il m’interpella.

« Ne restez pas là elle va charger ! »

Je me retourna vers lui en grimaçant. J’avais le cœur battant bien trop fort pour ne pas risquer de manquer quelques battements. Trop d’émotions forte pour mon petit cœur. Je finis cependant par faire un pas devant l’autre et doucement courir vers cet homme qui me tendait la main. J’allais l’attraper quand je trébuchais sur le sable. Voilà que maintenant mes pieds me faisaient défauts. Du genre un peu maladroite je tentais alors de me relever quand la chimère commença à s’envoler. J’attrapais alors finalement la main de Samaël pour me faire tirer rapidement vers la barque. Je la retournais par magie avec ma baguette alors que je tremblais. Je passais alors dessous avec cet homme pour foncer tout droit dans l’eau. Comme ça on devrait réussir à aller sous l’eau avec de l’air dedans. Après nous aurons toujours nos baguettes… Je tremblais alors de toutes mes jambes en fonçant dans l’eau…

Lyne sortit soudainement de sa torpeur et elle courut vers lui mais trébucha, la créature s'élança de nouveau vers eux. Samaël la regarda, terrifié. Il saisit la main de Lyne qui se relevait, et tout deux partirent se réfugier vers la barque. Ils couraient dans l'eau avec difficulté, luttant contre les flots enracinants. Heureusement, Lyne eu le réflexe de retourner la barque par magie, et se faufilèrent directement dessous. Alors que la barque retombait sur eux, Samaël eu tout juste le temps d'apercevoir la chimère qui volait légèrement au dessus du sol et fonçait sur eux. ça va secouer. Mais non, finalement, rien. Ils n'avaient plus pieds ici, et la chimère serait aussi peu habile qu'eux dans l'eau. Il entendit un "vvvvvvvvvvv" comme si elle passait au dessus d'eux en volant. L'animal était peut être perturbé par cette disparition soudaine. Pourvu qu'elle ne retourne pas la barque.

-Très bonne idée ! dit il enfin. La barque, ajouta t'il comme si c'était nécessaire. Je crois que ça va nous donner un peu de répit. On est dans le pétrin. Plus qu'à attendre qu'elle parte ! Enfin, espérons.

Il était essoufflé par l'effort fournie par ses jambes et ses bras pour se maintenir à la surface. Il s'aggripa au rebord de la barque. Ouf.

Nous voilà dans l’eau. Je me maintenant aux barres à l’intérieur de la barque. C’était ça où je coulais. Heureusement que j’étais légère et que l’eau arrangeait ce détail sinon je ferais couler la barque. Je secouais alors les jambes n’importe comment comme je pouvais. Je n’étais vraiment pas rassurée. Je détestais l’eau ! J’en avais horreur et un peu peur ! Oui bon j’avais peur pour pas mal de chose. Petite trouillarde j’étais l’exact opposé de mon jumeau. On se demandait comment je pouvais manquer d’autant de courage. Ne cherchez pas plus loin c’est mon frère qui avait tout hérité !

« Très bonne idée ! La barque. Je crois que ça va nous donner un peu de répit. On est dans le pétrin. Plus qu'à attendre qu'elle parte ! Enfin, espérons. »

« Parle pour toi !!!! Moi je ne sais pas nager ! Cette barque se retourne et je coule ! Cette idée était une très mauvaise ! J’aurais du courir vers les grottes ! Sur la terre ferme. »

J’avais un instinct de survie vraiment détraquait. J’échappais à un danger pour me foutre dans un autre. Il n’y avait que moi pour faire ça. Je vis la barre où je me tenais commencer à craquer. Je grimaçais…

« Je sens que la barre ne va pas tenir longtemps… »

Elle avait l’air rongé par je ne sais quoi et donc trop dangereuse pour supporter mon poids même dans l’eau. Si jamais elle cédait j’étais foutue. Je ne sentais plus le sol sous mes pieds… Elle finit alors par se briser tandis qu’au même moment mon corps du coup plongea dans l’eau… J’eus juste le temps de me rattraper à une des jambes du jeune homme alors que j’avais la tête sous l’eau…

Lyne se tourna vers Samaël et vociféra sur lui, totalement paniquée à l'idée d'être dans l'eau. Elle ne savait pas nager et risquait de se noyer à tout moment ! Par la barbe de Merlin pourquoi les avait elle conduit ici ? Samaël faillit lui jeter un regard de reproche mais elle disparu sous l'eau avant qu'il n'en ai le temps, la barre à laquelle elle s'était agrippée avait cédée, comme elle venait de le suggérer.

-Hé ! s'écria t'il, surpris. Bon sang !

Il sentit alors la jeune femme s'agripper à sa jambe. Il fut attirer vers le fond pendant quelques instants, disparu à son tour sous l'eau en buvant la tasse, s'étouffant à demi. Un bourdonnement grave résonnait dans ses oreilles. Il réussit avec peine à regagner le haut, Lyne était toujours agrippée à lui, il attrapa fermement un rebord de la barque et hissa Lyne à la surface. Il respira à plein poumons, toussotant et sentant enfin l'oxygène faire circuler la vie en lui.

-Accrochez vous à moi !

Les flots agitaient la barque et de temps en temps ils montaient et descendaient sur l'onde des vagues, le morceau de bois brisé flottait encore près d'eux.

-'folie ! 'auriez dû me le dire plus tôt ! 'noyé ! AAAH !!

La barque venait de subir un choc violent anormal, et cela provenait de la surface du dessus. Il y eu un second choc et une griffe de chimère apparut dans le bois.

Punaise c’était passé de pas loin ! Samaël venait de me remonter à la surface et je m’accrochais à lui. Autant vous dire qu’en temps normal ce genre de proximité m’aurait gêné mais là pas le temps d’y penser. J’étais assez paniquer pour ne pas le lâcher. Par contre j’aurais pu éviter de mettre du blanc aujourd’hui ! Mes vêtements essayant de rivaliser avec la transparence je m’agrippais à lui. C’est alors que plusieurs chocs se firent entendre sur la barque. Le deuxième me fit hurler de plus belle quand je vis une griffe de chimère.

« Il faut absolument qu’on sorte de là !!!! On va y passer si jamais la chimère réussi à retourner la barque ! »

Comme si c’était utile de le préciser. Bref moi je paniquais complètement et m’accrochais à lui comme je pouvais. Si on en sort vivant faudra que je pense à remercier merlin. Je priais fort pour que tout e passe bien. J’avais peur. Une troisième secousse arriva alors que je sentais les larmes me venir. Je n’étais vraiment pas utile à paniquer de la sorte mais je n’étais pas du tout une femme d’instinct. C’est alors que la barque se souleva et partie en morceau alors qu’on tombait dans l’eau. Je sentis alors à peine immergée quelque chose me serrer et me soulever. Euh… C’est moi où j’étais en train de voler dans la patte de cette chimère ?!!!! Oh la la… Panique à bord !!! Je sentis alors ma baguette contre moi. Je tremblais mais la pris dans mes mains et sans réfléchir sous la panique j’attaquai la chimère d’un sort puissant et violent, l’ensanglantant. Est-ce que je l’avais tué ? Aucune idée tout ce que je vis c’est que comme la chimère je tombais droit dans l’eau pour coller une fois de plus… Si je ne l'avais pas tuer elle pourrait bien se noyer. Le petit hic c'est que je risquais de subir le même sort...

Il y eu d'autres coups, et Samaël songea à lancer des sorts à travers les trous de la coque mais il n'arrivait pas à attraper sa baguette, et de toute façon les trous étaient bien trop fins et la vue presque impossible. Lyne se tenait à lui et lui à la barque. La créature rugissait au dessus d'eux, elle était peut être posée sur la barque !!

« Il faut absolument qu’on sorte de là !!!! On va y passer si jamais la chimère réussi à retourner la barque !»

Il attrapa le rebord de la barque des deux mains afin de la retenir, mais sa force était dérisoire en comparaison de celle de la créature : l'embarcation se souleva, les faisant sortir de l'eau jusqu'à la taille, puis le bois fragile vola en éclat et ils retombèrent dans l'eau. Quelque chose plongea dans l'eau et une autre en sortie. Samaël ne vit pas la chimère tout de suite, ni même Lyne. Il regardait autour de lui, se débattant dans les flots, et dans le même temps tentait de récupérer sa baguette qui se trouvait dans son sac. Aucune trace de Lyne. Il entendit alors un bruit venant du ciel et leva la tête : la chimère s'envolait avec elle !

-Par Herpo le fou ! murmura t'il.

Cette fois, elle est fichue. La créature s'élevait déjà haut dans le ciel, Lyne entre ses griffes. Le vol de la créature prit soudainement une drôle d'allure : la chimère se mit à tournoyer, puis chuta, lâchant Lyne qui fendit les airs à gra de vitesse. Un jet de sang avait jaillit dans le ciel peu avant leur chute. Lyne retomba dans les eaux à pleine vitesse et disparu sous la surface. Elle se trouvait à plusieurs mètres de Samaël, il nagea dans sa direction luttant contre les flots, mais ceux-ci semblaient vraiment obstinés à lui compliquer la tâche. Il était épuisé mais il ne pouvait pas arrêter : il plongea sous les eaux à la recherche de Lyne. Aucunes traces de la jeune sorcière. Il n'avait déjà plus de souffle, il remonta à la surface, puis sortit sa baguette, et appliqua un sortilège de tête en bulle à lui même. Il retourna sous l'eau et trouva enfin Lyne du regard, sa vision était beaucoup plus nette. Il se précipita vers elle, brassant l'eau avec vigueur ! Il passa un bras autour d'elle et la remonta vers la surface. Elle était légère heureusement qu'il n'était pas tombé sur une demi-géante ! Il se prit une vague dans la figure et crachota. La chimère gisait à quelques mètres d'eux dans les flots. Samaël commença à nager vers le bord pour s'éloigner d'elle, il n'était pas certain qu'elle soit morte.

Au moment où je rentrais dans l’eau j’avais comme une sensation que ça en serait fini pour moi et que je pouvais commencer à faire mes prières. Une pour ma famille en espérant qu’ils ne me pleureraient pas trop. J’avais horreur qu’on pleur à un enterrement même si j’étais la première à le faire. Je ne voulais pas qu’on me regrette et qu’on ne vive plus par ma faute. J’eus alors et surtout une pensée pour Jacob. Le quitter si tôt et si jeune, je m’en voulais de faire ça… Mais j’espérais que lui aussi continuerait à vivre… pour moi. J’espérais alors à contre cœur qu’il trouverait quelqu’un de bien qui l’accepterait pour ce qu’il est comme moi je l’avais fait. C’était dur à dire mais je le pensais… Une autre femme. Rah c’était vraiment dur quand même mais je ne pouvais l’empêcher de vivre et je ne voulais surtout pas qu’il s’en prive. Je me voyais couler vers le fond et perdre peu à peu de l’oxygène… Si je pouvais écrire une lettre c’est à Jacob que je l’adresserais pour lui dire tout l’amour que j’avais pour lui mais je n’eus pas le temps de penser plus loin que je finis par tomber dans les citrouilles et être complètement inconsciente de ce qu’il pourrait se passer par la suite pour moi. Par chance Samaël réussit à me récupérer et me ramener à la surface mais j’étais toujours inconsciente. L’eau était rentrée dans mes poumons et je respirais donc trop faiblement pour survivre encore plus d’une heure si on ne faisait rien. Ramener sur le bord mon sort ne dépendait alors plus que ce jeune homme…

Samaël ne ressentait aucune culpabilité... et pourtant. La chimère était là par sa faute. Elle m'a suivit. Oui, elle l'avait suivi depuis des pays bien lointains où il s'était rendu récemment... il avait sous-estimé la stupéfiante capacité des chimères pour retrouver leur progéniture ! Un instinct maternel incomparable. Des pouvoirs magiques étonnants... il aurait bien récupéré deux ou trois morceaux de son corps mais ça serait délicat sans piège ni poison, sa technique habituelle. Et dans l'immédiat, ce n'était pas sa priorité numéro un.

-Tiens bon ! disait il à Lyne maintenant inconsciente, sa victime indirecte, qu'il ramenait sur le rivage.

Ils atteignirent enfin le sable. Épuisé par la nage, rampant, il réussit néanmoins à hisser le corps inerte de Lyne hors de l'assaut des vagues. L'eau dégoulinait de ses cheveux, ses vêtements de lin laissaient entrevoir son corps dénudé. Malgré la gravité de la situation, il prit le temps de penser : elle aussi a eu la bonne idée de s'habiller en blanc ! Le narrateur vous épargnera les détails. .-.
Sans plus attendre, il mit sa tête en arrière, lui pinça le nez, et posa doucement ses lèvres contre les siennes pour lui transmettre son souffle. Il s'enleva, puis recommença, et ainsi de suite. Ses cheveux retombaient sur son visage, et ceux de Lyne passaient sur le sien de façon sauvage et désordonné, mêlés de sable. Ils ressemblaient à deux rescapés d'un naufrage qui auraient vécu des années dans la jungle.

-Aller aller !

Il recommença encore et encore, mais le corps semblait désespérément inanimé ! Il apposa de nouveau sa bouche sensuelle contre la sienne...

Inconsciente j’avais l’impression de vivre dans un monde qui n’existait pas. Un trou noir… C’est comme si j’étais piégée et ligotée sur une chaise dans une pièce toute noir avec seulement un projecteur blanc braqué sur moi. Comme si je ne pouvais plus m’échapper et n’être contrainte qu’à repenser au passé. Comme si doucement je pouvais voir ma vie défiler devant mes yeux… De ma plus tendre enfance à maintenant… Rien ne m’échappait. Tout me semblait si clair maintenant… Je revoyais chaque étape de ma vie. Mes premiers sentiments… la peur… L’amitié… la fraternité… l’amour… le désir… Tout. Je revoyais chaque personne importante de ma vie. Mes parents… Mon frère… William… Jacob… ma cousine ou encore mon cousin… Victoire. Les seules personnes qui ont été vraiment proche avec moi. C’était vraiment étrange. J’étais prisonnière mais tout semblait doux et fluide… J’avais l’impression de ne plus rien sentir du monde extérieur. Mon cœur se ralentissant doucement et sans douleur. J’arrivais doucement aux séquences de la fin de ma vie et ma dernière pensée fut pour Jacob quand je sentis comme une sensation étrange au niveau de mes lèvres. C’était étrange. Rien ne me touchait et pourtant j’aurais parié que quelqu’un posait ses lèvres sur les miennes. Je sentais alors mon cœur qui ralentissait reprendre doucement un rythme normal pour reprendre une course normal alors que les chaînes qui me retenaient prisonnière se défirent d’un seul coup.

De retour à la réalité c’est en toussant et crachant l’eau qui s’était insinuée dans mes poumons que je revins doucement dans ce monde. Rejetant toute l’eau je dus basculer sur le côté pour y arriver avant de reprendre de l’air par la suite et véritablement respiré. Je relevais alors le regard hasardeux vers mon sauveur… Je mis un temps avec que tout se remit en place. Que je comprenne ce qu’il s’était passé avant de me jeter sur ce pauvre homme et le prendre dans mes bras.

« Merci !!! »

Il m’avait sauvé la vie… Jamais je n’avais été si près de la mort comme ça et j’en étais consciente. Par mes mouvements trop brusque j’eus alors la tête qui tournait violemment et je me retirais pour poser ma main sur ma tête et grimaçais. J’avais un peu mal. Je me rassis normalement vacillant un peu sans m’en rendre compte…

Elle toussota et cracha de l'eau, elle revenait de loin. Merlin soit loué ! Il avait bien cru qu'il devrait la transporter d'urgence à Sainte Mangouste, si ce n'était pas trop tard. Il avait quelques notions en matière de soins mais parfois il n'y a aucune solutions, et une fois que le cerveau manque d'oxygène... Lyne retrouvait peu à peu un souffle normal, toujours penchée sur le côté ; puis elle tourna le regard vers lui. Il la regardait lui aussi. Bref instant de silence. Puis il se retrouve dans ses bras. Elle le remercia, consciente qu'elle venait de frôler la mort... au sens propre comme au sens figuré. Il lui tapota le dos d'un geste rassurant.

-Ne me remerciez pas, dit il d'une voix étrangement lointaine.

La jeune sorcière semblait avoir le tournis, elle porta une main à son front, vacillant. Samaël posa une main sur son épaule d'un geste doux qui se revoulait rassurant. Étrange contraste quand on connaît sa froideur habituelle... Il était capable de douceur, comme de cruauté... Même si généralement il avait fait subir les pires calvaires à des personnes tout aussi néfastes, envers le commun des mortels c'était différent... plus subtil, plus en finesse, sans haine. Tout dépendait de la situation, des nécessités, et de son humeur ; mais rarement il s'en prenait à des gens innocents s'il n'avait pas une bonne raison. Peut être était-ce le seul héritage positif que lui avait laissé sa mère... si on mettait de côté le fait qu'elle avait empoisonné tous les clients d'un restaurant. Mais après tout, ils l'avaient bien mérités. Et puis... les circonstances étaient propices, ça se comprenait. Elle n'allait pas bien. Une vie de plus ou de main, quelle importance après tout ?

-Attendez une seconde.

Il fouilla dans sa poche et en sortit une petite fiole. Heureusement, rien ne pouvait sortir de sa poche dans que ce soit sa main qui y plongea. La magie avait ses petits côtés pratiques. Par la même occasion, il s'aperçut qu'il était presque nu. Ses vêtements étaient très fins, mais aussi, très trempés. Il serra un peu plus les genoux. Toujours agenouillé à côté d'elle, il dévissa le petit bouchon mignon de la fiole - d'un rose exquis - et lui donna pour qu'elle en inhale l'effluve.

-Sentez, ça vous fera du bien.

Le petit flacon contenait une potion qui vivifiait l'esprit, c'était un petit remède de sa propre confection qui s'était révélé utile à plusieurs reprises ; il en existait des variantes chez les médicomages.

Et voilà qu’avec mes emportements à le remercier ma tête tournée. Je sentais alors sa main se poser sur mon épaule d’un geste doux qui me surpris mais qui me rassuré. Il me demandait alors d’attendre. De toute façon je ne risquais pas de me relever et courir partout vu mon état. Non je m’efforçais simplement à respirer normalement et le regarder, ce qui était déjà pas mal. Je le vis alors fouiller dans sa poche pour en sortir une fiole. Je me demandais bien ce que cela pouvait être. Il commença à dévisser le bouchon sans que pendant une seule seconde je ne cherchais à me méfier. Il me proposa alors de sentir ce qu’il y avait à l’intérieur. J’approchais alors mon petit nez de la fiole et fut tout de suite transportée par l’odeur qu’elle en dégageait. Comme une bouffée d’air frais pour mon pauvre esprit assommé par les évènements. Je le remerciai avec une petite voix cette fois-ci… Bon on lui ressaute pas dessus un ça serait bête de tout recommencer. C’est alors que j’entendis une voix paniquée à l’arrière m’appeler. Je me retournais et vis mon frère à cheval traitant mon cheval derrière. Il les laissa là alors pour accourir vers moi qui était assise dans le sable.

« Lyne !!! Tu m’as fait une sacrée frousse ! Quand j’ai vu ton cheval galoper sans toi dans la prairie j’ai cru que tu avais fait une grave chute ! »

« Et ben non je suis seine et sauve grâce à ce jeune homme ! »

« Et bien merci monsieur d‘avoir sauvé ma soeur. Et je peux savoir pourquoi tu es toute trempée ?! »

« Euh… et bien je… En fait je trottais dans l’eau quand une grosse vague est passée faisant cabré le cheval. Je suis alors tombée dans l’eau inconsciente et ce jeune homme m’a ramené un peu plus au bord pour pouvoir me sauver… je ne connais d’ailleurs même pas votre nom ! » dis-je en me retournant vers Samaël.

Moi mentir ? Non… Pas du tout… Mais sincèrement je ne tenais pas à dire que j’avais été attaqué par une chimère. D’une pas sûr que mon frère me croit vu que c’était étrange d’en voir une ici. Si je ne me trompe pas elle venait de Grèce ou quelque chose comme ça. De deux il dirait que comme d’habitude je suis un aimant à danger de mort. De trois il serait capable de me faire suivre pour me protéger. En gros non valait mieux dire que j’étais juste maladroite et que j’avais chuté de mon cheval ce qui n’était pas faux quelque part. Restez plus à ce que cet homme à côté de moi aille dans mon sens où j’étais fichu. D’ailleurs je lui sous-entendais bien qu’il n’avait pas intérêt à me contredire.

Un cavalier arrivait derrière Lyne, il avait ramené son cheval avec lui. Il s'adressa à la jeune femme et Samaël entendit son prénom pour la première fois. Lyne parlait avec l'homme, ils semblaient proches. Samaël resta là, un moment, en dehors de la conversation. L'homme le remercia d'avoir sauvé sa soeur. Il lui fit un bref signe de tête qui signifiait "je vous en prie", et le cavalier posa de nouveau une question lorsqu'il s'aperçut que Lyne était sans doute tombée à l'eau. Et c'est là que tout dérapa. Le calme dans l'esprit de Samaël, du moins. Lyne venait de mentir et il se demandait bien pourquoi. Avait-elle quelque chose à cacher elle aussi ? Son visage demeura imperturbable et il écouta cette nouvelle version de l'incident jusqu'au bout en essayant de ne montrer aucun signe de surprise. Elle venait de lui demander son nom :

-Samaël, dit il, puis il marqua un léger silence. Enchanté, Lyne. Vous n'avez vraiment pas eu de chance avec ce cheval, j'ai bien cru que la chute allait vous tuer. Vous avez un bon ange gardien.

Il lui adressa un sourire pour accompagner son petit mensonge, lui signifiant qu'elle pouvait compter sur lui pour ne pas révéler la vérité. Le mensonge était devenu une habitude, une spécialité, un art. Depuis son adolescence, c'est ce qui lui avait permis de survivre et d'échapper à divers problèmes. Il revissa la fiole et la replaça dans sa poche. Il jeta un regard en biais à la grotte où il avait dissimulé l'oeuf. Pourvu que personne n'ai l'idée d'y pénétrer. De toute façon, il ne resterait pas là longtemps. C'était une étape avant une autre. Il tourna légèrement la tête et jeta un oeil à la mer. Un débris de la barque, une planche, venait de s'échouer sur la plage. Au loin, nulle trace de la chimère. Avait-elle coulée ? Avait elle reprit la voie des airs pour s'enfuir ? Allait-elle finir par s'échouer ici... Il reviendrait sûrement le vérifier.

Je demandais alors le nom de cette homme. Après tout je ne le connaissais même pas. Il m’avait sauvé la vie mais je ne connaissais rien de lui. Ni qui il était ni d’où il venait… Moi qui était méfiante vis à vis des inconnus vu ce qu’il s’était passé je n’avais en fait pas trop eu le choix de lui parler. Je m’étonnais alors de faire preuve d’un peu d’audace en cas de danger même si ce n’était pas totalement ça encore. C’est alors qu’il me donna son nom. Samaël… Je n’oublierais pas ce nom ni ce visage…

« Enchanté, Lyne. Vous n'avez vraiment pas eu de chance avec ce cheval, j'ai bien cru que la chute allait vous tuer. Vous avez un bon ange gardien. »

Je le remerciais intérieurement d’aller dans mon sens. Mon frère ne vit que du feu. J’étais soulagée qui ne pose pas d’autres questions sur la situation séchant mes vêtements avec sa baguette. Il me prit alors la main et fit une révérence envers l’homme avant de me tirer vers les chevaux.

« Allez hop on remonte à cheval toujours après une chute. »

Avais-je vraiment le choix ? Non… Je n’eus le temps que de lui redire merci avant que mon frère me porte pour me poser sur le cheval. Ce n’était pas très difficile il fallait l’avouer vu la finesse de mon corps et la carrure de mon frère qui était presque aussi impressionnante que celle de mon fiancé. Pourquoi presque ? Parce que Jacob était un loup-garou et que forcément il avait une carrure développer en conséquence. Je finis alors sur le cheval et pris les rennes que mon frère me donnait avant de monter sur sa monture à lui.

« Au revoir… » soufflais-je au jeune homme avant que mon frère me dise de le suivre.

Mon frère était très protecteur et ne supportait pas me voir seule avec un inconnu. Allez savoir de quoi il avait peur… Peut-être qu’il me voyait bien plus faible que je ne paraissais déjà. Il fallait avouer que la finesse de mon corps pouvait porter à confusion. Mon père m’appelait souvent sa petite fille fragile et je me doutais que mon physique y était pour quelque chose. Le même que ma mère d’ailleurs… Enfin je finis par partir avec un signe de tête. Je regrettais de ne pas pu avoir fait connaissance avec cet homme à cause de mon frère…

L'homme aida Lyne à se remettre en selle, la jeune femme regarda un instant Samaël, comme si elle cherchait à mémoriser son visage et son nom. Il faisait de même ; il était rare qu'il oublie un visage, mais celui là il ne l'oublierait pas au vu des circonstances. Silencieux, il adressa un signe de la main à Lyne et son frère pour leur dire au revoir, et les regarda s'éloigner. Sur leurs chevaux, ils s'éloignaient avec majesté. Lyne ne pouvait pas expliquer à son frère ce qui lui était arrivée, sinon, il serait sûrement resté un peu plus. Elle et Samaël avaient frôlés la mort, ils auraient pu se noyer, ou finir dévorés par la créature qui était d'une férocité incroyable. Ce qui venait de se passer était une aventure formidable, quand on y réfléchit bien... une chute de cheval, survivre à l'attaque inattendue d'une chimère, une réanimation suite à une noyade... A cette pensée, Samaël se dit qu'il reverrait Lyne. Oui, elle était aussi chanceuse que lui, dans son malheur : elle attirait à elle les dangers les plus insoupçonnés, mais elle y survivait. Pour cette fois, du moins. Et elle savait mentir.
Pour lui, c'était un talent inestimable.