Un soir pluvieux [Terminé, suite à la tête de sanglier]

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Laz se promenait sur le chemin de traverse, fait rare pour quelqu'un d'aussi misanthrope que lui et troublant quand on savait à quel point il pouvait détester la foule et les gens en général d'ailleurs. De son pas claudiquant caractéristique il s'avançait dans la grand rue jetant des coups d'oeil dans les vitrines en faisant des moues dégoûtés ou amusés selon la situation. Il haussa les sourcils et fit une moue indéfinissable en direction d'une gamine qui avait un rat multicolore à la main en sortant de la ménagerie magique. La mère de la gamine lança un regard noir à Moan qui se contenta de dire :

" Vous avez pas honte"

Puis il fila dans la direction inverse vers le chaudron baveur, au moins dans ce bar miteux il pourrait s'asseoir et dégusté un verre tranquillement. Il rentra dans le chaudron baveur et alla directement au comptoir où il ne salua personne, en même temps même les gens qu'ils connaissaient rechigner à le saluer alors des inconnus. Lui-même ne salua personne et se contenta de commander directement :

" Un whisky pur feu sans glaçon et si vous me demandez si j'ai un chagrin à noyer je vous dépiste une maladie incurable et très contagieuse pour être sûr que vous perdiez votre clientelle"

Effinie était encore au travail aujourd'hui. Elle était derrière le comptoir tranquille en servant les quelques clients de ce soir. Elle avait bientôt fini... Encore à peine quelques heures et elle pourrait penser à autres choses que servir des gens soient trop curieux, soient trop mal lunés, soient trop agassants. Elle avait hate de sortir de là pour se défouler un peu. Encore heureux qu'elle savait se retenir au sinon la moitié de la salle serait déjà par terre à agoniser vu l'humeur dans lequel elle commençait à se trouver. A croire qu'aujourd'hui serait une très très très mauvaise journée. La nuit allait pas tardée à tomber et en même temps le soleil se couchait encore tôt. C'est alors qu'un homme arriva au comptoir lui disant sans ménagement :

" Un whisky pur feu sans glaçon et si vous me demandez si j'ai un chagrin à noyer je vous dépiste une maladie incurable et très contagieuse pour être sûr que vous perdiez votre clientelle"

Comme si elle avait envi de se préoccuper de sa misérable vie... Comme si elle se souciait de sa santé. Cet homme faisait bien ce qu'il voulait et Effinie n'était pas du genre à jouer les nounous avec sa clientelle.

"Je ne suis pas médicomage mais serveuse." répondit-elle d'un ton sec.

Elle lui tourna alors le dos pour prendre un verre et se dirigea vers ce qu'il faut pour remplir grâce à sa baguette le verre de whisky pur feu. Et un de plus mal luné à moins que ce soit son caractère habituel. De toute façon elel s'en foutait royalement puisqu'elle avait vu pire qu'un homme à sale caractère. Pire... Et encore... A-t-elle vu vraiment le pire du pire... Elle ne préférait pas dire oui au risque de justement se trouver dans cette situation.

Invité

Il la regarda de haut en bas, c'était sa façon de destabiliser les gens : certains craquaient, d'autres non. Il devait avouer qu'elle était plutôt mignone et son sens de la répartie plaisait à Laz. Lui qui n'arrivait jamais à tomber sur des gens ayant un minimum de répondant, cette fois il était gâté, serait-ce noël avant l'heure pour Laz ? Elle venait de lui lancer sur un ton sec :

"Je ne suis pas médicomage mais serveuse."
Il sourit et eut un petit soupir moqueur avant de la regarder dans les yeux et de lui répondre de sa voix au ton sarcastique :

" Et heureusement parce que j'immagine pas les dégâts qu'une laveuse de verre pourrait faire dans un hopital"

C'était méchant, bas et plutôt vil de la part de Laz mais pour une fois qu'il pouvait s'amuser il n'allait pas lesiner sur les moyens par pure gentillesse, surtout que gentillesse était un mot absent de son voabulaire.

Effinie sentit au sourire de cet homme en réponse à ce qu'elle venait de dire qu'elle n'aurait pas à faire à un homme qui manque d'audace. Une audace qu'il ferait mieux de se retenir avant Qu'elle lui arrache les entrailles avec des bouts de verres qu'elle aura cassée pour se charger de son cas.

*Et bien voyons... Laveuse de verre... Mais pour qui il se prend celui-là ! Il veut gouter aussi à ma baguette pour voir si je suis qu'une simple laveuse de verre ?* pensa-t-elle.

"Et quel serait les dégats causés si vous vous retrouviez serveur avec votre langue si bien pendue..." Dit-il en lui rendant son sourire.

Avec ce sacarsme il aurait vite fait de faire fuir la clientelle ! Peut-être qu'Effinie n'était pas diplomé pour la médecine magique... Mais elle ferait surement moins de dégats dans un hopital que lui en temps que serveur ! Elle avait quand même des connaissances en médecines qui avait soigné ses troupes et elle-même. Des connaissances que cet homme ne devait pas avoir ou ne savait pas s'en servir. De toute façon il les trouverait trop primitifs pour certaines... Quand à la maitrise du pinch... Une arme redoutable soit mais qui peut aussi servir en médecine. Cela consiste à savoir appuyer au bon endroit pour arrêter le flux du sang à un endroit précis... ça peut aussi servir de désensibiliser une partie du corps. Enfin... Pour ce qui est de sa réflexion, peut-être que ce qu'il venait de dire était méchant, petit et tout ce que vous pouvez souhaiter d'un enfant d'à peine 5 ans mais Effinie n'en avait que peu faire. Il avait simplement de la chance que ce ne soit pas le moment pour se faire remarqué sinon il n'aurait plus de langue à l'heure qu'il est. Voilà comment elle punissait ceux qui osaient la rabaisser. Elle leur couper la langue avec une lame bien éguisée sans oublié bien sur de les rendre immobile grâce à un sortilège tout en faisant en sorte qu'il sente la douleur. C'était son jour de chance qu'elle soit sur son lieu de travail qui lui serre de couverture et non ailleurs. Elle lui posa alors le verre en le regardant droit dans les yeux pour bien montrer qu'il ne l'impressionnait pas du tout.

Invité

Laz regardait Effinie d'un oeil brillant, pas à cause d'un manque cruel d'affection, même si sa névrose venait peut être de là, mais surtout parce que c'était l'une des rares personnes qui lui tenait tête en rivalisant de sarcasmes et de cynisme. Il l'écouta lui balançait un pic sur sa façon de traiter les gens et en même temps sur le peu de talent qu'il aurait pour servir des clients, il répondit simplement :

" Avec ma patte folle je risque pas de pouvoir aller bien vite"

Il sourit et se radoucit, fait très rare chez Moan qui normalment restait toujours aussi cynique du matin jusqu'au soir. Cela montrait paut être qu'il appréciait la serveuse ; encore une fois que lui aime un être humain, même si c'était une femme, relevait de l'exploit et ça aurait largement mérité d'être inscrit dans le livre des records. Il sirota son whisky en regardant la serveuse et se décida :

" Et si je vous offre un verre après votre boulot ou pendant ?"

Il fit une petite pause et rajouta sur un ton qui lui était plus famillier : le cynisme :

" Bien évidemment il va s'en dire que c'est seulement pour un plan cul"

Oui il était un peu cru mais ça avait son charme des fois.

Effinie rangea un verre grâce à sa baguette et reporta son regard sur un autre verre en écoutant les paroles de cet homme à la langue bien pendante. Elle ne releva pas la tête quand il lui proposa un verre. Peut-être que d'autres femmes l'auraient fait, se sentant flatter, mais cela ne toucher aucunement Effinie. Que ce soit pour son charme ou pour son tact, elle avait toujours eu pas mal de proposition qu'elle pouvait décliner gentillement ou non suivant les propos qui suivaient. Quand cet homme lui dit que c'était juste pour un "plan cul" elle releva la tête... non surprise mais en ayant un sourire en coin de lèvres. Elle rangea le verre et s'approcha alors très près de lui et lui glissa à l'oreille :

"Je doute que vous arriviez à vos fins."

Elle recula alors et dit :

"Dans mon pays on coupe la langue à ceux qui ose parler aux femmes de cette façon. Peut-être devrais-je le faire... Mais votre cynisme me plait bien. J'accepte donc ce verre après le travail qui devrait finir bientôt mais..."

Et oui on ne peut pas avoir tout dans la vie...

"Mais poser la main sur moi serait un suicide garantie." dit-elle calmement et sûre d'elle-même en le regardant dans les yeux.

Ce n'était aucunement une menace mais un avertissement. Cet homme ne savait pas de quoi Effinie était capable... Qu'il fasse attention à ne pas passer au statut "souris" plutôt que "chat"... Un jeu qu'aimait beaucoup Effinie.

Invité

Il la laissa se pencher vers lui malgré sa répugnance du contact avec les autres, que ce soit physique ou moral. Il l'écouta lui dire qu'elle doutait de ses capacités à l'amener dans son lit. De toute façon, Moan n'en avait pas réellement l'intention, c'était plus par jeu qu'autre chose qu'il avait dit ça et aussi parce qu'il aimait bien choqué les gens en étant franc ou cru.

Elle lui dit ensuite que dans son pays on lui aurait coupé la langue et il lui répondit du tac au tac :

" C'est peut être pour ça que le tourisme n'y est pas florissant"

Il ne savait même pas de quel pays il s'agissait mais il avait sortit ça presque machinalement. Effinie accepta sa proposition et le mit en même temps en garde. Il la regarda dans les yeux et avec un petit sourire en coin :

" Ne vous inquiétez pas je suis fidèle à une seule compagne : ma guitare"

Effinie ignorait "l'insulte" qu'il fit à son pays car elle voyait très bien qu'il ne savait pas de quel pays il venait sinon il n'aurait pas sorti cette annerie. Enfin... L'ignorance chez les autres était souvent une arme pour Effinie. Elle ne répliqua donc pas. Inutile de dire qu'elle venait d'Italie mais il finirait par le capter à cause de son léger accent. Elle venait de finir d'essuyer tous ses verres quand il lui dit qu'il n'avait que pour seule compagne sa guitare. Un homme non marié à priori. En même temps vu son caractère il y avait de quoi comprendre. Elle sourit alors en disant sur un ton ironique :

"Et bien elle en a de la chance..."

Arriva alors Matthew, un collègue à elle qui devait travailler ce soir pour qu'Effinie puisse terminer. Il lui sourit :

"Salut Effinie ! Je prend ta place tu peux y aller..."

"Tu arrives vraiment à temps..."

"Et oui toujours là pour te servir !"

Il passa alors derrière le bar et Effinie regarda Lazarus :

"Et bien je pense que votre offre sera possible maintenant."

Elle sentit le regard de Matthew se poser sur l'homme en face d'elle en le dévisageant. ça faisait deux fois le pauvre qu'il allait la voir boire un verre avec un autre homme. En même temps elle était libre de faire ce qu'elle veut mais à chaque fois elle sentait une pointe de jalousie et l'ignora. Elle regarda alors Lazarus attendant une réponse.

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Lazarus vit bien qu'elle n'avait pas franchement apprécié la petite pique sur son pays et maintenant qu'il y repensé, il se rendit compte qu'elle avait un léger accent qu'il n'arrivait pas à déterminer avec certitude. Ca lui donnait juste l'impression d'une langue chantante, peut être l'Espagne ou l'Italie, auquel cas sa remarque sur le tourisme n'avait plus lieu d'être. La dernière remarque d'Effinie arracha un sourire à Laz et il répondit :

" Elle adore que je passe mes doigts sur son corps, elle est très sensible il faut dire"

Il vit le collègue et ne lui accorda pas le même visage qu'à Effinie, il avait repris son air bougon habituel et semblait s'être refermé sur lui-même. Effinie passa du côté client du bar et laissa le soin à Matthew de s'occuper des clients. Laz capta le regard du jeune homme et était presque tenté d'enfoncer le couteau dans la plaie en buvant un verre avec Effinie sous ses yeux mais il n'en fit rien et réfléchit plutôt à l'endroit le plus approprié et surtout le moins peuplé :

" Tant mieux, disons que vous n'accepterez sûrement jamais de venir chez moi, n'est-ce pas? Et sachant que je ne connais pas très bien les bars je penses que vous allez me guider jusqu'à un bar que vous connaissez et si possible pas trop peuplés"

Il se leva de son tabouret et commença à partir, boitillant toujours. Il se retourna vers Matthew et ne pouvant resister à la tentation de piquer sa jalousie, il lança :

" C'est promis je vous la rends en bonne état"

Elle sourit quand il lui parla des sensibilités de sa guitare. Une façon bien délicate d'en parler. Une façon qu'aimait beaucoup Effinie. Cet homme ne trouvait apparemment pas avec soucis tous ces mots. Effinie écouta cet homme lui dire alors que chez lui elle n'accepterait jamais. Et il n'avait pas tort... Elle ne le connaissait pas et ne s'aventurerait donc pas sur "son territoire". La première règle qu'on apprenait si on volait survivre. Ne jamais aller sur sur le territoire d'une personne qu'on ne connait pas. C'est se mettre en danger inutilement. Elle préférait apprendre à connaitre une personne avant. Peut-être que Lazarus était un homme honnette mais Effinie ne se risquait jamais à de simple suppositon. Elle avait fait une fois l'erreur quand elle était plus jeune. Celui lui avait coutait une belle cicatrice. Mais après tout, les coups ne rendent que plus fort.

Il la laissa alors choisir un endroit pour aller boire un verre. Elle prit sa baguette pour attirer sa veste en cuire noire vers elle. Et se tourna vers lui :

"Un endroit avec peu de monde ? J'en connais un..."

Elle pensait à la tête de sanglier. Endroit peu fréquentable il faut l'avouer mais il y avait peu de monde là-bas et ils seraient tranquille vu que c'est ce qu'avait l'air de désirer cet homme.

"Oui j'ai une idée... Suivez-moi."

Elle lui tourna alors le dos pour se diriger vers la sortie et entendit alors cet homme rajouter envers Matthew qu'il la rendrait en bonne état. Elle imaginait déjà sa tête... Elle savait que Matthew n'était pas indifférent à elle et il devait bouillonait à l'intérieur. Effinie sourit légèrement en y penser. Rendre jaloux un homme l'avait toujours amusé.

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