Et raisonnait la musique... [pv Effinie Zaccho]

Et raisonnait la musique du bal, sur la place du petit village de Godric's Hollow. Ce n'était pas un bal à la popularité retentissante, mais disons une de ces soirées habituelles qui réunissent les habitants du village et les gens environnants. Désirée venait d'arriver. Le bal avait commencé depuis un petit quart d'heure. Elle s'était assise sur un banc, devant une longue table. Elle mangeait un sandwich. Jules discutait plus loin, avec un ami à lui. Désirée ne le connaissait pas bien, elle lui avait dit bonjour et s'était mise à l'écard, au calme. Jules et elles s'étaient accordés une trêve, une soirée, dans leur lutte contre la menace les poursuivant. Désirée avait choisie de porter une robe rose, fendu sur le côté, et recouverte d'une ample cape noire qui la protégeait du froid.

Môsieur Brennon avait décidé de sortir un peu sa sœur. Elle avait une tendance à rester cloîtrer à la maison et il commençait à en avoir marre de la voir circuler de sa chambre au salon, du salon à la cuisine et de la cuisine à sa chambre à oui sans oublier son travail ! Boulot, manger, dodo. Voilà à quoi se résumer la petite vie d'Effinie depuis quelques semaines. Depuis qu'Effinie avait revu Seth, elle avait arrêté d'aller au chaudron baveur, du moins pour y dormir... car il fallait bien travailler même si elle songeait à arrêter aussi le travail. Elle était en ce moment en train de se renfermer complètement sur elle-même. Encore heureux que Brennon était là de temps en temps pour s'occuper d'elle ! Ce soir d'ailleurs il avait décidé de la faire sortir. Bien sûr il l'avait un peu forcé... Déjà que c'est limite si elle pense aller au boulot ces derniers jours ! D'ailleurs elle y va parce que Brennon l'accompagne jusqu'au chaudron et va la chercher après ! Bref il essaie de la remotiver pour reprendre goût à la vie et quoi de mieux qu'un bal... Il l'emmena avec lui seulement... Il n'invita pas Stacy. Il préférait se concentrer entièrement sur sa sœur. Elle était encore faible même si elle ne le montrait pas. Depuis qu'elle lui avait demandé pardon pour le mal qu'elle avait fait et lui avait demandé "asile" chez lui, il prenait soin d'elle. Sans oublier quand même Stacy ! Il n'arrêtait pas de penser à elle... Mais cette soirée devait être pour le bien d'Effinie. Ainsi il la força à s'habiller correctement pour le bal qui se donnait sur la place du village où habite Brennon.

"Tu es prête ?!"

"Pas encore !!!!"

Brennon faisait les cent pas dans l'entrée...

"Je croyais que tu te foutais de ce bal et de la tenue que tu pourrais bien porter !"

"Oui mais je vais pas y aller en sac poubelle non plus !"

"Ah les femmes..."

"Je t'ai entendu !" dit-elle en descendant.

"Ah ben c'est pas trop tôt !"

Elle arriva alors au bas de l'escalier avec un petit sourire. En ce moment la bonne humeur n'était pas son truc mais elle essayait de faire un effort pour son frère. Elle était alors habillé d'une robe vert émeraude allant en harmonie avec ses yeux. Elle n'était pas très habillait non plus mais idéal pour sortir tout en étant à l'aise. Par dessus, Effinie avait enfilé sa cape. Ses cheveux était attachée suffisamment pour éviter de la gêner en cachant au passage son tatouage. Elle avait toujours fait attention à cela et depuis que Seth lui avait dit que des chasseurs de primes se feront une joie de la poursuivre, elle devait encore plus se montrer prudente. Elle rengea alors sa baguette à l'intérieur de sa cape. Elle prit alors le bras de son frère et il sortirent de la maison en transplanant direction la place. Une fois arrivée, Effinie se rendit compte qu'il y avait pas mal de monde. Elle ne lâcha pas Brennon. Trop de monde, et une peur incessante d'être retentant d'abuser des autres. Elle n'avait pas vue ni Désirée, ni Jules qui était présent. A vrai dire il était chacun à l'autre bout. Effinie avança avec Brennon qui avait l'air de chercher des amis au cas où ils auraient eu la même idée que lui. Il vit alors un de ces amis discutait avec un autre homme qui ne connaissait pas. Il sourit et tira Effinie avec lui vers cette homme. Ils arrivèrent à leur niveau et Brennon leur dit bonjours avec joie quand Effinie releva la tête et vit : Jules Heidegger. Gloupss... Elle avait en face d'elle le petit ami de celle qu'elle avait pris pour cible il y a un mois ou deux. Triple Gloupss... Effinie devint blanche sans bouger à côté d'un Brennon trop heureux de voir un ami...

Un homme et une femme surgirent dans le champ de vision de Jules. L’homme salua son ami, et Jules comprit qu’ils se connaissaient. Il leur adressa un timide bonjour. Il reconnu tout de suite Effinie.

-Jules je te présente Brennon Zaccho, et…
-Effinie, termina Jules. Nous nous sommes rencontrés il y a peu, en fait c’était ici même.

Son ami parut surpris. C’était à en croire que la vie réserve bien des surprises… Effinie avait toujours autant de charme, autant d’intensité dans son regard où semblaient s’être égarés des joyaux. Jules jeta un coup d’œil à Désirée qui se trouvait un peu plus loin. Elle ne le vit pas. Il se demandait comment elle allait réagir à en revoyant Effinie ; leur première rencontre avait quelque peu tournée au vinaigre. Il espérait que la soirée n’allait pas virer à l’armageddon. Jules trouva un air de famille aux deux arrivants. Il se demandait s’ils n’étaient pas frère et sœur.

-Vous allez bien ? demanda t’il à Effinie, qui était devenu blanche comme un linge.

Peut être se trompait t’il, mais Effinie semblait déstabilisée par quelque chose. Elle avait pâli et ne semblait pas à l’aise. Au même moment, la musique se tut brièvement, puis une autre débuta.

Effinie fit un signe de tête à l'ami de Brennon par pur politesse et se retourna vers Jules. Il ne fallait pas qu'elle paraisse troublée... Non... Après tout, à part avoir failli tué sa fiancée elle n'avait fait rien de mal ! Oh la la, la galère !!!!! Bon on respire un bon coup... On sourit... et on lui répond !

"Euh oui tout va bien merci et vous ?"

Brennon sourit de voir que sa sœur faisait des efforts de reprendre le cour avec une vie sociale alors qu'Effinie essayait juste de ne pas éveiller de soupçons... Elle savait qu'elle ne devait pas sortir de la maison... Elle regarda Jules et ne posa surtout pas l'ultime question du genre "Désirée va bien" ou "Désirée est où ?". Elle préférait ne pas y penser maintenant car si jamais elle la voyais, elle n'arriverait pas à la regarder en face et ils finiront par se poser des questions et Brennon le premier ! Ce dernier a du entendre parler de l'arrivée de Désirée à l'hôpital en temps qu'Auror même s'il ne s'est pas occupé de l'affaire et il risquerait de vite comprendre. Brennon était assez perspicace. Peut-être trop d'ailleurs. Il fallait absolument éviter la gaffe. Et hop un deuxième sourire histoire de faire bonne figure ! Une nouvelle musique commençait et alors Effinie dit à Brennon :

"Oh j'adore cette chanson !"

Mensonge...

"J'adorerais danser sur celle-ci !"

Deuxième mensonge...

"Effinie je viens de retrouver un vieil ami ! Je te promet de danser mais pas tout de suite..."

Et là... c'est le drame. Traitre... Comment es-ce qu'elle allait pouvoir éviter un affrontement. Bon si elle revoyait Désirée elle ne risquait rien... Elle lui avait effacé la mémoire tellement bien. Seul petit inconvénient c'est qu'il ne fallait pas qu'elle voit de licorne noire à proximité d'Effinie... Donc ni son tatouage, ni sa baguette. Elle réfléchit. C'est bon la baguette et bien cachée dans sa cape. Son tatouage ? Normalement il ne se voit pas puisque sa coiffure est faite en conséquence. Bon on respire ma belle et on ne panique pas...

Désirée n’avait pas remarquer l’arrivée d’Effinie et Brennon. Elle savourait son sandwich, une spécialité sorcière tout à fait délicieuse. Elle devait cette saveur inimitable à sa sauce… Désirée entendit un miaulement. Une petite tête surmontée de grandes et longues oreilles pointues surgit par-dessous la table. Puis une autre, et une troisième.

-Petits gourmands…

Elle arracha un morceau de son sandwich et en donna un bout à chacun de ses trois fléreurs, qui l’avaient accompagnés. Elle ne sortait plus sans eux depuis son agression. C’était d’ailleurs très étrange, qu’ils n’aient pas pu la retrouver pendant son kidnapping… Elle avait dû se trouver dans un lieu protégé contre toute intrusion, même celle de fléreurs, qui possèdent leurs propres pouvoirs, comme les elfes de maison. Ou bien peut être se trouvait-elle à une distance bien trop lointaines… Elle releva la tête, pensive, et fixa Jules pendant un moment, sans vraiment le voir. Mais elle finit par apercevoir cette femme… c’était la femme qu’elle avait vu ici même, quelques semaines auparavant. Désirée avala de travers et toussota. Voilà qu’elle repassait à l’attaque…

*Oh non non ça ne va pas se passer comme ça…*

Elle ne bougea pas, méditant à un plan d’attaque. Elle resta assise, l’air calme, mais bouillonnant de l’intérieur.

Effinie se tourna vers Jules et lui répondit « Euh oui tout va bien merci et vous ? »

Jules lui rendit son sourire ; il avait dû simplement mal interpréter. Effinie avait envie de danser, ou de s’échapper. Jules pensa plutôt à la première solution. Il ignorait tout ce qui se bousculait dans sa tête, les événements passés, et leurs destins entrecroisés. Il l’aurait bien inviter à danser, mais il au vu de ce qui c’était passé avec Désirée lors de leur rencontre, il préférait éviter. Il se tourna vers Brennon.

-Alors comme ça, vous vous connaissez Kyle et vous ?

C’était ce genre de phrases qui permettait d’entamer une conversation pour ne pas donner l’impression de ne pas s’intéresser au nouveau venu. Jules était d’un naturel sociable, il n’avait jamais été très timide, plutôt réservé et discret disons. Il connaissait lui même Kyle depuis la fin de ses études à Poudlard, et l'avait trouvé ici par hasard.

Effinie regardait Brennon, lui reprochant intérieurement de ne plus s'occuper d'elle mais de son pote. Rah les mecs ! C'est peut-être pour ça qu'elle ne croit pas en l'amour d'ailleurs. La passion ne dure que quelques heures... peut-être jours si on veut être gentil et après on se trouve être une chose acquise dont on se préoccupe que quand vraiment on a que ça a faire. Soit... Môsieur Brennon veut discuter et bien elle, elle va voir ailleurs. Après tout elle n'a pas besoin d'un mec pour déambuler tel un fantôme dans un bal !

"Je vais chercher un verre à boire..."

Il y avait un petit buffet plus loin. Elle planta Brennon qui n'avait trop pas fait attention à ce que sa sœur projetée trop occupé à répondre à Jules :

"Ok Effinie... Pour ce qui est de Kyle et moi, oui mais depuis moins longtemps que vous apparemment !" dit-il en souriant. "Je l'ai plus connu lors d'une enquête... Tu te souviens Kyle ! Quoi que tu dois plus te souvenir de ma collègue que de moi la première fois..." dit-il en rigolant. « C’est plus la deuxième fois, quand ma collègue n’est pas là qu’on a commencé à tisser des liens... »

Pendant ce temps, Effinie était en train de traverser la foule. Elle n’avait pas fait attention à la présence de Désirée qui était bien cachée et surtout assise parmi ce monde mais elle savait et sentait très bien qu’elle n’était pas loin. Par contre elle avait un mauvais pressentiment. Alors savoir dû à quoi mais elle sentait que quelque chose clochait sans ne savoir dire quoi. Elle arriva alors au buffet. Remarque c’était plus sa paranoïa qu’elle sentait peut-être. Elle voyait le danger partout en ce moment. Elle souffla un coup. Qui viendrait l’ennuyer dans une fête comme ça ! Déjà faudrait-il savoir qu’elle est ici... A moins que ce ne soit pas les chasseurs de prime qui la mettent en alerte ! Allez savoir... Elle regarda sur le buffet. Un alcool fort ça lui ferait peut-être du bien. Et zut que du doux... Bon ben on s’en contentera ! Elle se servit un verre tranquillement. Il fallait absolument qu’elle se détende. Le fait de se retrouver au même endroit qu’une de ces victimes les plus touchées ne la rassurait guère. Qui sait ce qui se passerait si Effinie devrait faire face à un autre affrontement contre son gré... Qui pourrait prévoir si elle ne referait pas une rechute. C’est ce qui lui faisait le plus peur. De céder à la violence et de perdre tout contrôle. Elle savait que si jamais elle perdait le contrôle, elle était capable d’un massacre. Il y avait bien trop de monde autour d’elle. Peut-être que ce n’était pas une si bonne idée de sortir ?

Tandis que Jules, Brennon, et leur ami commun continuaient leur discussion, Désirée suivait Effinie du regard. Elle sortit un exemplaire du chicaneur derrière lequel elle se cacha. C’était un comble pour une métamorphomage. Elle jeta un rapide coup d’œil sur le chicaneur et vit marquer en première page : « Le Ministère, aveugle, une fois de plus… ». Mais l’heure n’était pas à la lecture. Désirée abaissa le journal, et observa Effinie qui se servait un verre, tout près d’elle. Elle baissa son journal, lentement, puis le déposa finalement sur la table. Au même instant, Cinead, son beau fléreur au pelage roux et aux yeux jaunes, lui qui avait toujours été le plus agressif des trois, et dont le nom signifiait « né du feux », adopta une position de défense et se mit à grogner. Il fixait Effinie du regard, une lueur étrange passant dans ses yeux… Les fléreurs possèdent la particularité de détecter les personnages louches. Désirée eu un petit rire.

*ça ne m’étonne pas*

Elle n’y porta pas attention, levant son verre à sa bouche.

Effinie s'appuya sur le comptoir toujours son instinct en éveille avec son verre à la main. Elle but une gorgée quand elle entendit un grognement. Une jeune femme posa son journal sur la table tandis qu'Effinie eut le réflexe de regarder vers le TRUC qui grogner. Elle leva alors son regard un peu plus haut et vit Désirée. Génial... Elle avait tout fait pour l'éviter et la voilà face à elle avec cette CHOSE en train d'hérisser les poils à sa vue.

*Sûrement un flécheur... J'ai horreur de ces bêtes là.*

Elle ne dit rien mais entendit le petit rire de la jeune femme. Elle n'avait pas envi de se confronter à elle. Apparemment elle ne se souvenait pas de l'attaque. Sinon elle lui aurait sauté dessus pour se venger. Donc valait mieux s'écarter. Elle regarda dans la direction de Brennon qui avait l'air vraiment de s'éclater. Euh au moins s'amuser pendant qu'Effinie faisait face à une personne qu'elle avait failli tué. Elle la regarda boire son verre et le finir. Bon Effinie... Réfléchis... Qu'es-ce que tu peux bien faire. Elle n'aimait pas se genre de situation. Mais elle devait le faire ! Elle prit son courage à deux mains et recula. Non on avance ! Effinie avança alors vers Désirée et dit alors :

"Je tiens à m'excuser..."

Même si ça ne suffira jamais pour ce qu'elle avait osé lui faire. Bien sûr peut-être que Désirée ne comprendrait pas pourquoi ces excuses et à vrai dire Effinie venait de tiquer. Pourquoi s'excuserait-elle alors que la personne ne face d'elle ne se souvenait pas. Elle marqua une pause et dit :

"Pour la dernière fois ! Nous sommes partie sur de mauvaises bases et je ne tiens pas à vous causer du tort..."

*Plus maintenant*

Effinie avait dit ça pour éviter tout doute. Après tout la dernière fois, Effinie l'avait un peu chercher et c'est même de là que ça avait commencé donc ces excuses pouvaient paraître largement valable. Elle reconnaissait que leur mauvaise entente était dû principalement par elle. Désirée avait essayé de l'aider et Effinie l'avait prise pour une débile.

Désirée avait remarqué qu’Effinie l’avait vu mais elle fit mine de ne pas l’apercevoir. Elle n’avait aucune envie de lui parler. Sauf peut être pour lui lancer un pique ou deux… Elle rit intérieurement. La dernière fois qu’elle l’avait vu, Effinie ne lui avait pas laissé le temps de la remettre en place. Ce jour là, elle avait profondément regretté de l’avoir aidé, se sentant abusée, et ridiculisée. Elle aurait dû la diriger dans une mauvaise direction.

"Je tiens à m'excuser..."

Désirée faillit lâcher son verre. Effinie enchaîna :

"Pour la dernière fois ! Nous sommes partie sur de mauvaises bases et je ne tiens pas à vous causer du tort..."

Elle posa son regard sur elle, un regard froid, comme les profondeurs marines qui semblaient s’êtres logées dans ses yeux.

-Cinead.

Le fléreur s’en alla aussitôt.

-Bonjour, dit elle.

Pendant un instant, elle ne sût pas très bien si elle devait l’envoyer balader ou être sympathique…

-C’est… noble et courageux de votre part.

Désirée répugnait à mettre les gens mal à l’aise, surtout s’ils regrettent ou semblent regretter ce qu’ils ont fait. Désirée a toujours été juste. Si elle ne s’était pas excuser elle lui aurait livrer une bataille rangée digne de ce nom. Bon, il fallait essayer de passer l’éponge...

-Ce n’est pas très grave ce qui s’est passé au fond, l’essentiel, c’est maintenant. Vous voulez vous asseoir ?

Après s'être excuser, elle vit Désirée parler à son fléreur et ce dernier s'en alla. Elle n'aimait pas ces bêtes-là ! Elle avait tendance à trahir sa position dans le passé. Mais... Pourquoi avait-il grogner ??? Elle avait pourtant décidé de choisir le côté de la lumière si on puit dire. Peut-être qu'elle en était encore loin en fin de compte. Elle sentait en elle que malgré tout elle pouvait être encore dangereuse et elle n'aimait pas ça. Elle lui dit alors que son geste était noble et courageux mais si elle savait... Effinie se sentait plus lâche et pitoyable qu'autre chose. Elle lui proposa de s'asseoir et Effinie ne put refuser. ça aurait été un peu mal poli. Elle s'assit alors à ses côtés.

"Je vous remercie..."

Seulement elle avait du mal à la regarder en face. A chaque fois qu'elle croisait son regard elle revoyait ce moment où elle avait failli la tuer. Ce moment où elle la portait à l'hôpital. C'est là que tout avait commencé et qu'elle s'était mise à hésiter. Elle savait que le plus gros travail était grâce à ce vendeur de baguette il fallait l'avouer mais Désirée y avait participé. Elle aimerait lui dire merci et s'excuser milles fois mais elle ne pouvait pas. Que dirait-elle si elle savait la cause de son séjour à l'hôpital ? Elle n'osait imaginer les conséquences ! Mais peut-être qu'elle n'était pas prête non plus à faire face à la haine. Elle croyait qu'elle pourrait passer outre toute sa vie mais elle se rendait compte que non. Et pourtant il faudra bien un jour qu'elle passe par là. Elle se dégoûtait elle-même alors elle n'osait même pas imaginer les autres. Voilà que maintenant son passé devenait un secret lourd à porter. Plus lourd à porter que sa véritable identité. Ses gestes étaient encore plus lourd... La licorne noire n'était qu'un surnom après tout qu'elle avait depuis toute jeune par son père. Mais ces gestes eux étaient autre...

"Mais le passé est parfois tellement lourd qu'on ne peut regarder que le présent..." dit-elle sans faire attention.

Elle avait beaucoup de mal à garder tout cela pour elle. Elle enchaînait nuits blanches et cauchemars depuis une semaine ou deux maintenant. Elle sentait le poids sur ces épaules bien trop lourd mais elle devait en assumer les conséquences.

Désirée ne se souvenait plus de cette terrible journée. Qu’arriverait il si la mémoire lui revenait ? Si quelque chose, un signe, réveillait une bribe de souvenir, puis, un retour de l’intégralité des événements à sa mémoire ? La situation risquait fort de dégénérer. C’était sans compter qu’Effinie avait entamé une longue rédemption, et que sa victime, n’en savait rien. Les garçons continuaient leur discussion, tandis qu’Effinie et Désirée entamait une conversation délicate… Désirée n’avait plus aucune trace de son « séjour ». Les remèdes magiques avaient bien fait leur travail. Tandis qu’Effinie la remerciait et évoquait furtivement son passé, Désirée eut un pincement au cœur. Elle l’avait peut être jugé trop vite. Son « toupet » trouvait peut être une origine dans des douleurs silencieuses, et invisibles.

-Le présent, c’est le plus important, dit elle. Enfin, je ne veux pas faire celle qui donne des conseils sans savoir de quoi elle parle, c’est vrai que, je n’ai jamais vécu de choses bien difficiles à vivre… Mais, je pense qu’il ne faut garder que le meilleur, quand on ne peut se séparer de son passé. Je pense que… même dans les erreurs… il y a quelque chose à apprendre.

Au fond, Effinie avait quelque chose de plaisant. Lors de leur première rencontre, Désirée avait remarqué une certaine force en elle, même si elle n’était pas forcément des plus saine. Et aujourdh’ui, elle faisait preuve de courage, en venant s’excuser, et en reconnaissant ses tords. Désirée elle-même ne s’excusait pas souvent, plus par peur que par fierté. Oui… Effinie avait quelque chose qui lui plaisait.

Des douleurs silencieuses et invisibles... Effinie n'aurait jamais qualifié sa descente vers les ténèbres de cette façon et pourtant c'était les bons mots. Elle ne pouvait justifier ses actes. Elle en était la seule responsable mais tout à commencé quand elle a voulut se venger. Elle avait tellement souffert qu'elle s'était renfermée dans un cycle infernal de la vengeance qui s'était transformé avec le temps en une recherche du pouvoir. Tout ça pour éviter à ne plus jamais souffrir. Elle avait peur de revivre la douleur qu'elle avait senti le jour où elle perdit la seule chose qui la faisait vivre. Avec le temps elle avait fait son deuil mais n'avait pas réussit à se débarrasser de sa rancœur. Aujourd'hui elle avait ouvert les yeux... Quand Désirée lui disait que le présent était le plus important, elle n'avait peut-être pas tort... Effinie devait arrêter de vivre dans le passé. ça ne la ferait pas avancer. Non le mieux pour serait de se concentrer sur le présent et même sur le futur même si le passé risque de refaire surface un jour ou l'autre. Ainsi la leçon qu'elle en retirerait de son passé était que malgré tout le mal que l'on peut faire, cela ne nous apaise jamais vraiment... Sinon après le meurtre de l'assassin de son fiancé elle serait passée à autre chose au lieu de devenir ce qu'elle avait été.

"Je crois que vous avez raison... Peut-être qu'il vaut mieux que je me concentre sur le présent. Mais le passé nous revient vite à la figure et ce n'est pas facile à gérer..."

En fait Effinie se sentait faible. Elle était en train de parler de son passé avec une personne qui en avait justement vu une grande partie de ce dont elle était capable.

"Je le regrette... Il m'a fallu 4 ans pour réaliser que ce n'est pas en faisant du mal autour de nous qu'on apaisera notre douleur."

Elle essayait de faire comprendre à Désirée que si elle avait pu être méchante avant, c'était bien fini et elle ferait tout ce qui faut pour ne pas rechuter. Elle en disait peut-être un peu trop mais elle avait besoin que ça sorte et peut-être que dire ça à une personne qu'elle avait fait autant souffrir l'aider ? Allez savoir... Effinie aimerait s'excuser aussi pour ce qu'elle a osé faire en Italie à Désirée mais elle serait incapable de lui dire d'elle-même. Peut-être avait-elle peur d'un affrontement et de redevenir pire qu'avant. Un vent calme commençait alors à s'installer...

Désirée ne répondit rien. La réponse d’Effinie était assez énigmatique. Les deux femmes ne s’étaient rencontrées qu’une fois, et pourtant elle sentait un changement perceptible dans son attitude. Désirée n’avait cependant pas assez d’éléments en main pour en saisir l’origine. Mais visiblement, Effinie regrettait son attitude passée.

-Un égarement, ça peu arriver, dit elle d’un ton plus doux et compréhensif.

C’était le moment de changer un peu de sujet. Aujourd’hui, c’était jour de fête.

-Et sinon, qu’est ce qui vous amène dans la région ?

Désirée ne se souvenait plus très bien des sujets qu’elles avaient brièvement évoquées, lorsque la jeune femme lui avait demandé son chemin. Elle se rappelait vaguement qu’elle était italienne.

Il faut dire qu’il y avait eu tellement d’événements entre temps ! Sa disparition brève, dont elle ne gardait aucun souvenir mis à part son réveil à l’hôpital ; l’enlèvement de Terrensil, et les menaces de mort… Enfin, le voile c’était en partie levé sur le visage de ses ennemis. Le Cochon Brûlé était truffé de protections et de pièges, les systèmes d’alarme magique renforcés, et leur plan mis sur pieds… Leur seule chance était d’attendre patiemment que, le faux juge du concours de duel de l’année précédente fasse sa réapparition au Cochon Brûlé… Là, ils le capturerait, et les conduirait à Terrensil, servant au passage de garanti pour sa vie. Tous étaient des sorciers expérimentés, mais ils ne savaient presque rien sur leurs ennemis : ni leur nombre, ni leur force. A présent, ils hésitaient vraiment à en appeler aux Aurors… Ils ne pouvaient pas jouer aux cow-boys, jouer avec leurs vies, et celle des autres. Quand à leurs recherches… elles étaient maintenant vraiment à deux doigts d’être terminées.

C'était bien plus qu'un égarement mais on pouvait le nommer ainsi si on voulait résumer le plus brièvement le passé d'Effinie. Elle lui demanda alors ce qu'elle venait faire dans la région. Le visage d'Effinie pâlit une fois de plus... Pas pour une raison véritablement sainte et noble. A l'origine, elle devait sa venue à une mission qui devait la conduire à tuer une femme qu'elle savait être maintenant la fiancée de son frère. Elle se souvenait de quand Brennon a su pour la première fois qu'elle voulait changer. Ce jour-là elle avait aussi appris qu'elle avait eu une nièce. Tout ça alors qu'elle avait appris que celle qu'elle aurait dû tuer se trouver à l'hôpital. Elle avait eu la curiosité d'entrer. Jamais elle n'aurait penser à la tuer et pourtant son plus vieux frère l'accusa sans scrupule. Elle ne pouvait lui en vouloir mais depuis leurs relations s'étaient complètement dégradées...

"Si je vous le disiez vous ne me croirez jamais !" dit-elle en souriant pour cacher son malaise.

Le vent se faisait de plus en plus fort. Etant dans le dos des deux femmes, ils passaient alors dans leurs cheveux jusqu'à ce qu'une rafale soulève complètement ceux d'Effinie dévoilant le temps d'un instant son tatouage de la forme d'une licorne noire. Un instant qui avait suffit à ce que Désirée puisse le voir. Effinie ne fit pas attention de ce qui venait de se produire...

Désirée ne remarqua pas que son interlocutrice était plus que gêné par sa question. A vrai dire elle était plus heureuse du fait qu’elle avait réussit à passer par-dessus ses à priori, et était comme aveugle, avide d’en apprendre plus sur elle. C’est alors qu’elle lui répondit qu’elle ne la croirait pas si elle lui disait la raison de sa venue en Grande-Bretagne. Désirée allait lui répondre quelque chose mais elle s’arrêta net lorsqu’une rafale de vent lui permis de voir un tatouage sur la nuque d’Effinie, une licorne noire. Elle avait comme une impression de déjà vu, étrangement forte. C’était bizarre… cette licorne, où l’avait-elle vu… Mais Effinie devait la prendre pour une folle, vite, il fallait qu’elle dise quelque chose.

-Ah oui ? Vous attisez ma curiosité !

Elle marqua une pause.

-Vous avez des secrets… c’est intéressant.

Elle but une gorgée de jus de citrouille.

-Généralement, les sorciers qui voyagent loin de leur pays sont soit des curieux, soit des truands.

Elle rit, persuadée d’avoir fait une bonne blague.

-Vous êtes venue seule au bal ? Jules n’est pas loin, je ne sais pas si vous l’avez vu…

En réalité elle savait très bien que si. Mais ayant fait mine de ne pas la voir tout à l’heure, mieux valait éviter de se vendre.

Effinie fut un peu surprise de voir qu'elle attirait la curiosité de Désirée et à vrai dire cela ne la rassurait pas vraiment ! Elle n'a jamais vraiment aimé qu'on s'intéresse à elle car c'est comme ça qu'on se rend compte de ses failles et donc elle devient vulnérable. Elle n'aimait pas ce sentiment de faiblesse. Elle avait toujours peur qu'un jour il se retourne contre elle.

"Je n'aime pas tellement parler de mes secrets... Et puis après tout, tout le monde en a, je ne dois pas être la seule sur ce monde !"

Même si peu de personne cache des meurtres accumulés près de 4 ans accompagné de la terreur de plusieurs pays et sans parler de sa phobie pour le vide. Et oui elle avait pas mal de secrets qui pouvait parfois être bien sombre et c'est peut-être pour ça qu'elle paraissait si mystérieuse. Parce que personne ne peut se vanter d'en savoir tellement sur elle peut-être à part ses frères et encore. Elle vit par contre la blague de Désirée comme rouge. Comment ça curieux ou truand ? Bon d'accord elle n'avait pas tout à fait tort mais Effinie avait été plus qu'une truand ! Elle avait était une princesse des ténèbres. La déesse de la terreur, La licorne noire ! Enfin... Elle s'en était pas très fière de toutes ces appellations à vrai dire.

"Non je suis venue accompagnée avec mon frère qui discute sûrement encore avec votre fiancé et son ami. J'ai été simplement lâchement abandonné pour une grande discussion de mecs..."

Effinie n'avait jamais vraiment osé regarder Désirée dans les yeux jusque là mais pris son courage à deux mains et plongea son regard émeraude dans ceux de son interlocutrice, ses cheveux basculant sur le côté et donc cachant à moitié le tatouage. Effinie était fatiguée à cause de ses nuits d'insomnie et c'est peut-être pour ça qu'elle était moins prudentes et réceptive qu'à l'accoutumé. Sinon jamais Désirée aurait eu l'occasion de voir son tatouage dont un bout se distinguait encore à peine.

"Par contre je ne suis pas d'accord avec vous ! Les curieux et les truands peut-être mais les gens peuvent avoir aussi d'autres raisons de voyager... Certains peuvent faire ça pour une mission donnée par leur travail..."

Mauvais exemple Effinie ! Comme si elle était en train de se justifier sur la blague de Désirée.

"Enfin il peut y avoir toutes sortes de personnes !"

Une deuxième rafale de vent passa alors. Effinie vit ses cheveux passer dans la mauvaise direction cette fois-ci et les attrapa quittant temporairement Désirée du regard pour pouvoir cacher son tatouage dont elle prenait conscience tout à coup.

Désirée acquiessait aux paroles d'Effinie. C'est vrai, Effinie avait le droit de conserver ses secrets. C'est parfois préférable. Désirée elle même en avait quelques un qui lui pesaient sur le coeur, mais elle pouvait les partager avec quelques personnes, et elle en remerciait le ciel.

"Non je suis venue accompagnée avec mon frère qui discute sûrement encore avec votre fiancé et son ami. J'ai été simplement lâchement abandonné pour une grande discussion de mecs..."

Désirée eu un sourire. Elle savait ce que devait ressentir Effinie. Ce n'est pas toujours facil de s'imposer dans un groupe de mecs, surtout si ils se mettent à parler de sujets qui peinent à nous tenir en éveil, ou en l'occurence, qu'ils se remérorent un passé que nous n'avons pas connu.

Soudain, Effinie la regarda droit dans les yeux. Elle pu contempler le beau vert diamentaire de ses yeux. Elle était sûre que Jules aurait aimer saisir ce regrard sur un de ses clichés. Encore une fois, elle eu une drôle d'impression de déjà vu... C'était comme si le fait de voir ce tatouage avait réveillé quelque chose, ouvert une porte...

"Par contre je ne suis pas d'accord avec vous ! Les curieux et les truands peut-être mais les gens peuvent avoir aussi d'autres raisons de voyager... Certains peuvent faire ça pour une mission donnée par leur travail..."
"Enfin il peut y avoir toutes sortes de personnes !"
-Oui, reprit Désirée en souriant, en fait je plaisantais mais ma blague était complètement nulle je dois l'avouer !! Mais pour reprendre ce que vous dites, ma mère a fait partie de ces gens qui voyagent beaucoup par obligation professionelle. Elle était diplomate. Elle a pratiquement fait le tour du monde. Elle a vu beaucoup de choses. J'ai parfois hésiter à m'engager dans une voie similaire, mais finalement, j'ai fini professeur de duel. Honnêtement, je me voyais mal tout quitter. Je me sens bien ici.

Effinie sourit à la remarque de Désirée sur sa mère. Pour sa père, pour rien au monde Effinie voudrait avoir la même place que sa mère. Elle s'était retrouvée à épouser l'home qu'elle aimait certes mais elle ne travaillait pas et ne faisait rien de ces journées. Effinie n'aurait pas pu supporter ça.

"J'ai beaucoup voyagé aussi... Pour affaire souvent mais j'avoue que certains pays valent vraiment le coup qu'on s'y arrête par leur richesse !"

Le vent ne se calmait pas ce qui embêtait Effinie au plus haut point. Il fallait absolument qu'elle attache ses cheveux mais avec quoi ! Elle eut soudain une idée. Elle sortit sa baguette et fit un geste devant Désirée du poignée pour faire apparaître une ficelle en soie. Elle rangea alors tout banalement sa baguette lorsqu'elle vient de percuter une chose. La baguette qu'elle avait sortit n'était pas celle qu'Ollivanders lui avait vendu mais celle qu'elle a depuis toute petite. Sa baguette était facilement reconnaissable pour quiconque la déjà vu. Non seulement elle est noire mais en plus sur le manche est gravée une licorne noire. Avait-elle bien prit le manche et Désirée ne pouvait donc pas voir la licorne ou l'avait-elle mal prise et dons Désirée avait pu voir la licorne ? Effinie était incapable de le dire étant donné que son geste avait été vraiment fait plus par instinct que par réflexion. Si Effinie était si maladroite par ces gestes et son inattention c'était du à la fatigue qu'elle accumulait. Elle regarda alors Désirée n'osant rien dire. Elle était incapable de savoir si celle-ci l'avait vu et qui sait ce qui se passera si elle l'a vu ! Il n'y a plus qu'à espérer que Désirée n'ai pas non plus fait très attention.

"J'ai beaucoup voyagé aussi... Pour affaire souvent mais j'avoue que certains pays valent vraiment le coup qu'on s'y arrête par leur richesse !"

Désirée acquiessa. Effinie sortit sa baguette. Tiens, une baguette noire... très jolie. Visibilement gênée par le vent, Effinie fit apparaître un foulard, et s'attacha les cheveux avec. Naturellement, Désirée avait observé le geste, et aperçut une nouvelle fois une licorne noire, gravée sur le manche... Cette fois-ci elle ne pouvait plus tenir, sa curiosité était à vif.

-Je peux vous poser une question ? Cette... cette licorne, je l'ai remarqué sur votre coup, et sur votre baguette. Elle a une signification particulière ?

Elle était maintenant sûre et certaine de l'avoir déjà vue quelque part. Le fait qu'elle se retrouve tatouée, et sur sa baguette, n'était sûrement pas anodin. Mais qu'est ce que ça signifiait ??? Si Effinie ne le lui disait pas, elle ferait ses propres recherches...

Désirée jeta un coup d'oeil à Jules. Il était en pleine discussion avec Brennon et Kyle.

Effinie avait peur qu'elle ait vu la licorne noire sur le manche de sa baguette et c'est ce qui se produisit. Elle s'attendait alors au pire mais Désirée ne fit que lui poser une question. Elle ne s'attendait pas à ça... Peut-être avait-elle mieux réussi son sortilège d'amnésie que prévu. Possible et heureusement d'un sens ! Effinie n'osait imaginer la tête de Désirée si jamais elle savait et n'avait pas envi que ça arrive... Effinie hésita à lui dire la vérité mais elle avait une horreur du mensonge. Comment faire... Elle ne pouvait pas non plus fuir. Elle avait déjà assez fuit comme ça.

"A vrai dire..."

Bon respire. Tu n'es pas obligé de lui dire ! Effinie s'en voulait terriblement pour le fait qu'elle ait failli la tuer. Mais le plus dur c'était de garder ça pour elle sachant que si elle le disait elle serait libérée mais qu'elle risquait un affrontement. Que faire ? Telle était la question...

"Cette licorne noire est bien plus qu'une signification. Ce symbole représente mon passé aussi bien par mes actes que par mon âme..."

*Rah mais qu'es-ce que je dis moi ! Bon on s'arrête tout de suite avant qu'elle capte quoi que ce soit !*

"C'est mon père qui me donna ce surnom. Il ne cessait de m'appeler Ma petite licorne. Il en est devenu toute ma vie... Même aujourd'hui et plus tard je sais que quoi que je fasse ce surnom me poursuivra."

Elle le savait car certaines personnes n'arriveront pas à lui pardonner et elle ne leur en blâmait pas. Elle ne leur en voulait encore moins car elle pouvait comprendre le monstre qu'elle avait été. Un monstre qui ne méritait pas d'avoir eu le cadeau de la vie pour en faire un tel gâchis qu'elle était bien décidé à rattraper. Elle hésitait à continuer... Elle regarda Brennon. Elle se sentait terriblement mal à l'aise. Lui rigolait avec ces amis. Elle reporta alors son regard vers Désirée voir sa réaction à ce qu'elle lui disait...

Au fur et à mesure qu'Effinie lui révélait cet infime part de son passé, Désirée perdait son sourire. Des envahissaient son esprit, le heurtant brutalement. Un mal de crâne terrible la saisie. Le nombre d'images croissait, et défilaient de plus en plus vite... Désirée se prit la tête entre ses mains. Elle avait l'impression que sa tête allait se séparer en deux. Une pléthore d'images l'assaillait. Elle tomba à la renverse. De grands yeux à la lueur inquiétante flottaient devant elle. Une licorne au pelage d'ombre et au regard de braise semblait envahir son esprit.

-NON !!!!!!!

Les images cessèrent. Désirée agonisait sur le sol humide. Elle avait le dos endolori par le choc brutal de sa chute. Elle croisa le regard d'Effinie, et cette fois-ci elle comprit. Ces grands yeux d'émeraude, elle les avait déjà vu, mais pas ici. ça c'était passé dans une forêt, en pleine nuit. Elle avait courru, courru, pendant de longues minutes. Les aboiement semblaient encore retentire dans sa tête, et les griffures sur ses mains, les ronces et les branchages... Tout ça c'était SA FAUTE !! Désirée se releva lentement, une haine tenace dans le regard.

-Vous... C'EST VOUS !

Désormais elle savait qui l'avait enlevé, ce n'était pas ceux qui faisaient plâner la menace sur elle, c'était CETTE FEMME.

-Assassin...

Elle sortit sa baguette en quelques secondes, mais la maintint pointée vers le sol, prête à faire pleuvoir sur son adversaire une pluie de maléfices.

Quand Effinie lui parlait, elle n'avait pas tout de suite vu le changement de comportement de Désirée... A vrai dire elle se trouvait plus dans ces propres pensées à elle ressassant un passé qu'elle n'aimait pas. Elle vit alors Désirée partir à la renverse et Effinie se précipita aussitôt vers elle pour voir si tout allait bien. C'est comme si pendant un instant, Désirée ne semblait plus de ce monde... Comme si elle faisait un cauchemar. Effinie fronça des sourcils ne comprenant pas ce qu'il se passait. Elle tenta de la secouer brièvement mais rien n'y faisait. C'est comme si elle agonisait. Effinie eut le réflexe de sortir sa baguette au cas où ça n'irait pas. Elle avait quelques notions de médicomages même si elle n'avait jamais véritablement fait d'études. Elle eut le réflexe de toucher son poux et elle sentit que ce dernier accélérait. Et zut !!! Effinie ne savait pas ce qui arrivait à la jeune femme. C'est alors qu'elle se calma peu à peu et commença après à se relever doucement. Désirée regarda Effinie et cette dernière vu la haine dans ses yeux. Cette haine qu'elle avait temps vu dans d'autres. Une haine qu'avant elle ignorait ou se moquait mais qui maintenant la touchait. Désirée l'accusa alors. Effinie sut tout de suite de quoi. Elle avait retrouvé la mémoire. Son sort était efficace mais Effinie n'avait pas été assez prudente à cause de la confiance qu'elle avait commencé à avoir en Désirée... Elle la traita d'assassin. Étant sur le côté de la fête, personne ne faisant véritablement attention à ce qui était en train de se passer. Mais Effinie savait que ça n'allait pas se passer en douceur. Seulement elle refusait de se servir de sa baguette pour se battre contre quelqu'un d'autre. Y sera-t-elle forcée ce soir-là ? Elle ne savait que répondre à ses paroles à par baisser la tête. Malgré ce geste, Effinie retrouva tout ces sens en éveille comme quand approchait un danger pour sa vie. Elle recula en douceur alors pour éviter la catastrophe...

Effinie ne lui répondit rien, elle baissa seulement la tête. Désirée ne sû pas comment interprêter ce geste. Serait-ce de la défiance ? Aveuglée par la colère, Désirée ne se soucia pas de savoir si ce pouvait être une marque de regret. Elle se souvenait de presque tout. Elle se rappellait comment elle lui avait brisé les doigts, sans aucune pitié. Comment elle avait lâchée sur elle une espèce de chiens dotés de pouvoirs magiques. comment elle l'avait chassée comme un vulgaire animal. Elle se souvenait aussi et surtout, de la peur qu'elle avait éprouvé, de son désarmement, de la lâcheté du geste... Mais les derniers instants de chasse, elle les avait oublié. Elle ne se rappelait pas comment Effinie l'avait épargné, et conduit à l'hopital. Désirée esquissa un sourire, comme si elle tenait là sa revanche... un sourire presque carnassier, qui exprimait un certain plaisir à pouvoir enfin reprendre son destin en main, à pouvoir la faire saigner...

-En garde ! On va voir qui de nous deux est la proie... vous ne vous attendiez pas à ça n'est-ce pas ?

Désirée bénissait cet instant. Elle aurait pu ne jamais recouvrer la mémoire. Mais Effinie n'avait semble il pas pris garde à la licorne, symbole fort, qui avait transcender le sortilège d'oubliette. La bataille était ouverte. Désirée décrivit un grand arc de cercle avec sa baguette... une sorte de cercle se dessina devant elle, un disque dorée flottant à sa hauteur. Une colonne de ce qui ressemblait à un feu incendescant sortit alors de la pointe de la baguette de Désirée et traversa ce cercle, se dirigeant droit contre Effinie à une vitesse prodigieuse.

Quand Désirée lui dit "En garde" Effinie déglutit. Elle ne voulait pas se battre une autre fois de plus. Elle ne pouvait pas... Et pourtant elle se releva en vitesse se reculant complètement la baguette à la main. Elle savait que Désirée ne lui donnerait pas le choix. Ainsi elle devrait éviter de perdre tout contrôle. Encore trop faible, y arrivera-t-elle ? Là était la question. Comment pouvait-elle savoir qu'en refaisant un combat elle ne soit pas tenté de céder à ce qui lui faisait monté l'adrénaline ? Désirée commençait à décrire un geste avec sa baguette. Effinie se mit en position de riposte. Cette dernière avait une grande puissance magique ainsi que de bons réflexes. Enfin devrait-on peut-être dire avant ? Non seulement elle ne s'était plus servi du tout de sa baguette depuis ce qui s'était passé chez Ollivanders et qui l'avait ramener du bon côté mais en plus elle n'avait pas véritablement dormi. Ainsi même une très bonne sorcière avait ces limites et Effinie était à bout à un point que sa réflexion était plus lente que d'habitude comme ses gestes. Elle vit alors comme une fusée en feu se diriger vers elle. Elle eut juste le temps de riposter pour éviter de se le prendre en pleine figure. Seulement son contre-sort, même si puissant fut-il, a été mal calculé par son propriétaire trop faible. Le premier réflexe qu'eut Effinie et surtout celui qui lui vint à temps à l'esprit avant de se faire toucher a été une décharge électrique puissante repoussant de léger l'attaque de Désirée.

Bien évidemment, des sorts de cette taille ne passe pas inaperçu et toute la foule s'arrêta de danser pour soit fuir sous la panique ou soit rester trop figer à regarder ce qu'il se passait. Brennon, qui était à l'opposé, se demandait ce qui se passait. Elle s'approcha alors avec ses deux amis pour voir.

"Auror ! Laissez passer !!!!"

Brennon fut sur le coup interloqué de voir Effinie se battre contre une jeune femme qu'il ne connaissait pas. Quand les gens comprirent ce qui se passaient, ils commencèrent tous à évacuer rapidement tandis qu'Effinie était bien trop concentrée pour véritablement se rendre compte de ce qui se passe autour d'elle. Elle n'avait plus qu'une cible : Désirée. Son effort était tel pour éviter de replonger qu'elle peinait à réfléchir sur autre chose. La tentation de la détruire pour avoir oser croire qu'elle pourrait faire le poids revenait... Brennon allait alors crier son nom quand les deux attaques des deux jeunes femmes se mélangèrent pour provoquer une réaction en chaîne et exploser expulsant les deux jeunes femmes loin l'une de l'autre. Juste après l'explosion, Brennon crut voir quelque chose qui sortait du corps des deux femmes mais c'était tellement bref et rapide qu'il se dit qu'il avait dû rêver. Sous l'effet de l'explosion, la baguette d'Effinie se brisa. Quand à Effinie, elle fut projeter tellement fort qu'elle atterrit contre un poteau et tomba par terre inconsciente...

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