Une pile sur un mur ...

Le froid… insidieux et transperçant. Le gris… on pourrait dire déprimant.. mais non, Lileana était de bonne humeur ce jour là. Elle avait reçu une invitation à dîner. Elle en était très contente. Bien sûr elle était un peu anxieuse, il fallait qu’elle n’avait pas eu de rendez-vous galant depuis trois ans maintenant, et c’était à chaque fois un tel fiasco qu’actuellement, rien que l’idée de plaire à quelqu’un la faisait rire. Toujours était-il que ce soir là, elle avait été invitée, et comme on le lui avait appris, il ne fallait jamais arriver les mains vides. Elle n’avait pas vraiment d’idée de cadeau et cela faisait bien une heure qu’elle déambulait sur le chemin de Traverse en quête d’inspiration.. Une grosse bourrasque précipita son choix et pour fuir le froid, elle s’engouffra par la première porte à sa portée à ce moment là. Un petit tintement léger de cloche se fit entendre dans la boutique.

Cette dernière était éclairé de manière douce et avait un aspect nettement plus chaleureux que le ciel grisâtre de l’extérieur. Elle se sentit tout de suite mieux, ses muscles contractés en endoloris par le froid se relâchèrent et elle pourra un soupire de contentement. Un peu de chaleur.. que c’était agréable.

C’est alors qu’elle prit le temps d’analyser le lieu dans lequel elle se trouvait : une librairie. D’ailleurs elle n’était pas vide, Lileana pouvait entendre plusieurs voix parler, des renseignements échangés, sans doute entre le libraire et un client curieux. Quelques têtes dépassaient des rayonnages les plus bas, plus loin la sorcière pouvait apercevoir des ombres de pieds. Il y avait de l’animation dans ce lieu d’encre et de papier.. Pourquoi ne pas trouver son cadeau ici même ? Un livre, c’était toujours utile.. et même un livre pouvait être un cadeau très personnel.

Sur cette idée, elle entreprit de se promener à travers les rayons à la recherche d’une inspiration miraculeuse.. Et elle trouva un livre pour elle-même : Goule de minuit.. un roman polar aux accents angoissants qui vous feront grincer des dents..

« Sympa comme accroche »

Murmura-t-elle pour elle-même.. Et voilà un premier livre de choisi. Mais elle n’était pas venu ici pour elle.. Elle continua donc son exploration, son regard allant du bas en haut et du haut en bas, lisant rapidement les tranches. Elle repéra un ouvrage en hauteur.. trop haut pour elle. Même en tendant le bras. Elle soupira d’exaspération et de frustration. Bien entendu, elle ne pouvait se servir de sa baguette pour amener à elle l’ouvrage en question et elle ne se résoudrait pas à demander de l’aide. C’est pourquoi, repérant une échelle posée sur une montagne de livres, Lileana s’empara de l’outil et le posa contre la bibliothèque sur laquelle reposait le livre qui avait attiré son attention. Elle grimpa jusqu’en haut et tendit la main vers le livre.

A ce moment là, quelqu’un, un enfant peut-être, passant en courant un peu trop près de l’échelle, la fit vaciller et quitter son reposoir. Tout se déroula au ralenti, Lileana se vit partir en arrière sans pouvoir faire quoique ce soit, ses yeux s’agrandirent de surprise et son geste resta suspendu dans les airs telle une petit figurine figée dans une posture aérienne. Dans un geste désespéré, elle tenta de se raccrocher à la bibliothèque qui finit par basculer avec elle, provoquant fracas et livres renversés.

Elle ne sut ce qui s’était passé, comment elle avait fait pour ne pas se rompre le coup, mais toujours était-il qu’au lieu de tomber en arrière et de se briser la nuque comme elle aurait logiquement du le faire vu sa position, elle se retrouva sous la bibliothèque qui avait finit sa course sur un comptoir bas. Lileana était prisonnière du petit espace créé par la bibliothèque et le comptoir, entourée de livres éparpillés, ouverts, malmenés et complètement sonnée. Elle voyait la lumière filtrer à travers les couvertures de livre, mais n’y voyait pas grand-chose à proprement parler. Elle tremblait sous l’effet de la surprise et de la peur primale

Brian avait passé une bonne partie de la journée à conseiller des clients, sa boutique avait rarement été aussi rempli ce mois-ci. Brian penserait à féliciter et à encourager les personnes qui faisaient la promotion des jours fériés. Ces jours-là étaient en effet une véritable mane financière pour lui. Cet esprit purement capitaliste qui était en partie propre à sa nouvelle profession lui allait finalement assez bien. Comme un gant même.

Bref, Le jeune , beau et néamoins très intelligent gérant de Fleury & Bott avait connus une après-midi somme toute chargée, passant d'explications, résumé et conseils en tout genre à la caisse. Son apprenti n'était pas encore tout à fait au point et Brian louerait le jour ou ce-dernier passerait du stagiaire à quelqu'un de compétent. Pendant ce temps-là Brian consultait encore et toujours auprès des clients. Cette-dernière d'ailleurs semblait décidée à faire des emplettes des Noël dans sa boutique, il ne s'en plaignait pas. Après tout, un bon bouquin pour Noël était parfois un très bon cadeau s'il tombait dans le champs d'intérêt de la dite personne, cela devenait même une petite bible. Brian le savait pour en avoir fait l'expérience, le tout était d'avoir le fameux livre, la diversité était d'ailleurs l'un de ces mots-clés.

Toujours en est-il qu'il conseillait cette cliente pour de multiples idées cadeaux lorsqu'il entendit un boucan phénoménale. Une impression que le ciel allait leur tombé sur la tête, il se retourna rapidement et fit volte-face, un vieux réflexe de son passage à Serpentard ou à la Transylvannie sans doute. Il eut juste le temps d'apercevoir une jeune femme se faire recouvrir dans tous les sens du terme par une étagère et par une nuée de livre.
Il se précipita vers le lieu de l'accident, la scène assez spectaculaire ne l'avait pas tétanisé comme la majorité des personnes dans la pièce. Alors que lui courait vers le lieu, la majorité des personnes en était encore à regarder la scène.
Il dégaina sa baguette et chassa des livres avec celle-ci tandis que son autre main chassait encore d'autres livres.
Puis il arriva à l'étagère renversé, il conjugua l'effet de sa baguette et sa force physique, il s'employait pleinement à la tache..

[HJ] je te laisse décider du résultat =)

Elle n’avait pas prit le temps d’analyser sa chute, sinon elle se serait poser bien des questions sur cette dernière, dont la principale : comment avait-elle fait pour se retrouver là plutôt qu’écrabouillée entre l’armoire et le comptoir ? Mais non cette question était tellement loin de ses préoccupations actuelles, à savoir, comment s’extirper de là-dessous. Elle tremblait encore lorsqu’elle entendit un brouhaha s’élever de l’autre côté de l’armoire. Elle n’avait pas dû passer inaperçue et quelqu’un semblait déjà déblayer les lieux pour l’atteindre. Elle entrapercevait quelques livres qui volaient de-ci de-là, une baguette, une main, mais pas les traits au-delà. Un petit passage se fit jour, un rai de lumière vint l’aveugler, et elle tendit les mains devant elle, cherchant une prise, un moyen de se sortir de son tombeau de livre. Elle finit par s’accrocher à quelque chose de mou et chaud, sans doute la main aperçue auparavant et avant d’avoir eu le temps d’analyser quoi que ce soit, elle se retrouva à l’air libre. Elle était complètement débraillée, sa cape lui tombait d’une épaule, ses cheveux complètement emmêlés. Elle avait l’air d’une écolière qui sortait d’une bagarre. C’est un regard un peu perdu qu’elle posa, à travers ses longues mèches en bataille, sur le visage de celui qui lui était venu en aide. Elle tenait encore sa main. C’était bien sa main cette sensation de chaleur, sa première impression ne l’avait pas trompée. Un peu génée, elle la retira vivement, ramenant ses deux mains à son visage, passant ses mèches derrière son oreille, geste vain pour arranger son apparence. Elle s’était égratignée le front et les mains. C’est alors qu’elle eut le contrecoup du choc de la chute, ses jambes, déjà flageolantes, se dérobèrent sous elle et elle s’écoula en avant, se retenant à son « sauveur »

Brian réussit donc après un effort certain à soulever la masse imposante que représentait l'étagère anciennement remplie de livres grâce à l'effort physique conjugué à sa maîtrise de la magie dans cette situation. Il était certain qu'il n'avait pas étudier la magie en pensant à ce types de situation mais qu'est-ce qu'était vraiment la magie et sa connaissance si ce n'était pour pouvoir s'en servir dans tous types de situations, les plus sogrenues comme les plus périlleuses ?

Quoi qu'il en soit, non satisfaite du petit manège ou plutôt chaos que cette jeune femme avait commise, cette dernière ne trouva pas une meilleure idée que de se cramponner à lui pour ne pas tomber, c'est un peu l'effet boule de neige, si je tombe tu tombes..
Brian ayant des appuis solides, resta fermement sur le plancher des vaches, du côté vertical, cette jeune personne aussi vu quelle semblait avoir liée leur sorts.

Le jeune homme en effet quand il sentit vaciller la jeune femme, la rattrapa de sa main laissé libre et posa son regard sur son visage quelque peu écorché, il s'attarda quelques instants comme si quelque chose devait le choquer mais finalement rien, il remis donc la jeune femme en selle et lui parla calmement :

Tout va bien ? Avez-vous mal quelque part ?

Ces mots pouvaient paraître surprenant de la part d'un commerçant dont une personne venait d'écrouler une partie du commerce mais bon, après tout, il fallait quand même s'assurer de l'image de marque du magasin. En effet , une victime sous son enseigne, serait néfaste pour les affaires !

Regardant autour d'elle le désastre dont elle était responsable, elle fut plus que surprise par la force herculéenne qu'avait du déployer le jeune homme pour soulever l'étagère en bois massif. Elle se demanda s'il n'avait pas voulu faire montre de sa puissance plutôt que de se contenter d'enlever les livres qui obstruait le passage. Elle tourna son visage vers lui toute confuse pour répondre à sa question

"Heu non non, tout va bien, je crois.."

Elle bougea méthodiquement ses articulations pour vérifier ses dires. Elle n'avait pas subi de gros dommages, c'était rassurant. En passant la main sur son front elle fit une grimace. Ca faisait un mal de chien, mais ce ne devait pas être trop grave, juste un gros coup qu'elle s'était reçu sans doute.

Elle devait avouer qu'il avait de la poigne mine de rien pour ne pas avoir vaciller sous son poids. Ô non, elle s'était vraiment écroulé sur lui ? Quelle petite nature elle faisait.

"Merci.. et euh.. pardon"

Elle sentait le regard de tous les clients peser sur elle et cela la mettait mal à l'aise. Elle ignorait totalement qu'il était le propriétaire de la librairie et que donc c'est à lui qu'elle devrait rendre des comptes sur le bazar environnant. Elle ne savait quoi faire à cet instant là et se sentait de plus en plus gênée. Si son interlocuteur n'alignait pas plus de trois mots, elle risquait de virer rouge pivoine sous l'effet de l'embarras. Devait-elle se présenter ? Devait-elle le remercier encore une fois ? Devait-elle implorer que le sol s'ouvre sous ses pied et l'engouffre ?

Le jeune homme n'écoutait qu'à moitié ce que la jeune femme lui disait. Il fit léviter une chaise vers le lieu du drame etla fit poser à côté de la jeune fille avant de la faire assoir.
L'expérience lui avait démontré que quand l'adrénaline retombait, les chocs prenaient une autre dimension. De plus sa légère perte d'équilibre n'avait en rien rassuré le jeune homme.

Il reposa son regard sur la mystérieuse inconnue et fit signe dans un second temps à son stagiaire de finir de contenter les derniers clients et de s'occuper des éventuelles autres demandes.

Puis il tendit sa main vers la jeune fille qui semblait vraiment perdue sur Terre :

Brian.. enchanté miss !

Glissa t'il dans un mi-sourire avant de poursuivre.

Prend le temps qu'il te faudra pour te remettre de ta chute et si tu as besoin de quelque chose, fais moi signe, je vais aller ranger un peu ce désordre..

Plaisanta t'il taquint avant de commencer à s'executer.

Elle regarda d’un air absent la chaise léviter jusqu’à elle. Elle se sentait tellement désolée pour le désordre. Et le propriétaire qui ne venait pas à sa rencontre, c’est alors qu’un début d’idée germa dans son esprit, encore un peu vague, le souvenir de la frayeur qu’elle venait de ressentir était encore trop présent. La scène passait en boucle, ce jeune garçon qui était passé en courant, trop près de l’échelle, le basculement dans le vide, la chute.. Elle jeta un coup d’œil à l’endroit de son atterrissage, c’était inexplicable.
Il fit un geste vers un jeune homme qui sembla exécuter ses ordres. Son impression devint plus claire, une quasi-certitude, c’était lui le gérant du magasin. Elle s’assit lourdement sur la chaise sous cette nouvelle révélation. Il se présenta et machinalement, elle tendit la main pour la lui serrer.

« Vous devez être particulier pour être enchanté après le désastre que j’ai provoqué dans votre boutique »

Elle n’avait pas réfléchi avant de parler. Elle se mordit la lèvre inférieure, tic machinal qu’elle avait depuis son enfance.

« Oh pardon.. Je m’appelle Lileana »

Elle finit de lui serrer la main et lui rendit un sourire maladroit. Il enchaîna, la tutoyant, c’était déstabilisent. Cela lui rappela certains élèves de Poudlard, Serpentard pour la plupart, qui tutoyait les inconnus qu’ils n’estimaient pas. Il s’agissait peut-être de cela, ou peut-être d’autre chose. Dans un sens, elle aurait compris qu’il ne lui accorde aucune valeur après ce qui venait de se passer, mais pour un commerçant, c’était peu habituel et troublant. Mais il ne semblait pas agressif, pas même ennuyé par ce qui s’était passé, étrange. Elle se demandait quand même quand est-ce qu’on en viendrait au paiement des dégâts.

« Je.. non.. ça ira. Vraiment. Tout va bien. Je crois que le choc est passé »

Elle fit mine de se lever mais se retrouva comme clouée au siège. Finalement, ce n’était peut-être pas vraiment « passé ». Elle le regarda s’affairer à remettre en état son échoppe, incapable de l’aider. Tout au plus, elle aurait pu ramasser quelques livres, mais sans baguette, elle était inutile.

« Je suis tellement désolée. J’ai dû abîmer pas mal de livres, je vous rembourserai pour tout »

En observant les livres, elle remarqua qu’étrangement, aucun n’avait subi de dégâts. Les livres avaient peut-être été protégés par des sorts. Si c’était le cas, elle se disait que Brian était vraiment prévoyant. Elle se voyait mal lui poser des questions sur son parcours à cet instant mais pourtant il avait éveillé sa curiosité.

« Cela fait longtemps que vous possédez Fleury and Botts ? »

Elle ne se souvenait plus quand est-ce que les anciens gérants avaient pris leur retraite.

Brian esquissa un sourire, cette jeune fille était vraiment "surprenante". Un mélange de naïveté et de maladresse.. à la vieille époque, des personnes commes ça à Poudlard étaient vraiment des cibles privilégiés.
Brian réprima bien vite cette pensée, il était vrai qu'il s'était racheté une conduite. Cette noble enseigne en était d'ailleurs la preuve.

Ceci n'est jamais que du dommage matériel.. autrement dit rien d'irrémédiable..

Trancha le jeune homme avant de continuer de remettre en ordre tout ce bazarre. Sa baguette s'executait dans de parfaits mouvements, ni trop ample, ni trop sec. Le jeune homme maitrisait la magie, il avait du avec son passé Transylvannien mais à présent il s'était rangé, momentanément ou définitivement ceci n'était encore écrit qu'en pointillé.Puis il lui rendit son sourire et hôcha la tête quand cette dernière lui confia son prénom.

Puis vint la petite scène de la chaise ou cette-dernière semblait encore lutter avec l'attraction terrestre, sa détermination était.. amusante et sa naïveté constante, mais elle faisait preuve de pugnacité, c'était une qualité louable..au sens de Brian.
Quand cette dernière lui parla de remboursement il éclata de rire, un rire franc sincère et cristalin.

Remboursement.. on ne me l'avait encore jamais faîte.. penses-tu sincèrement qu'il y a eu de grands dégats ?

Brian lui montra une petite pile de livres abîmé et probablement définitivement perdu et la grande majorité des restants qui avaient déjà retrouvé leur place ou presque sur l'étagère.
Puis il lui répondit tranquillement quand à savoir depuis combien de temps il avait repris cette noble enseigne.

J'ai ajouté le nom des Matthiew à la prestigieuse liste des gérants de Fleury & Botts depuis maintenant deux ou trois mois..

Conclut-il sobrement avant d'exécuter un sortilège informulé, une tasse de chocolat chaud suivit de quelques savoureux croissants sortirent de la réserve et vinrent se poser devant la jeune femme.

Reprends quelques forces je t'en prie..

Répondit-il.

Pour toute réponse à sa question de savoir s’il y avait de grands dégâts, elle ne put qu’hocher la tête, réalisant en effet, que peu de choses étaient abîmées. Elle resta sur sa chaise, telle une enfant docile. A bien y réfléchir, sa cheville la lançait un peu. Elle bougea son pied gauche et retint une grimace, elle avait du se tordre quelque chose mais ne le montrait pas. C’était inutile qu’elle ajoute un mauvais point de plus à son cas.

Heureusement, il était occupé. Il répondit d’ailleurs à sa propre question. Elle fit le rapprochement dans sa tête.. Brian.. Matthiew.. Ce nom lui disait vaguement quelque chose. Ils ne devaient pas être trop éloignés en âge et avaient du arpenter Poudlard ensemble.

« Deux, trois mois.. j’espère que tout se passe bien et qu’il n’y a pas trop d’incident comme celui-ci.. »

Ajouta-t-elle en glissant un regard sur le côté en direction du tas de livre perdu. Une petite pointe d’espièglerie teintait sa voix.

« Oh, à propos, j’étais à la recherche d’un livre qui sorte un peu de l’ordinaire et en rapport avec les créatures magiques…peut-être pourriez-vous m’aider ? »

Du chocolat chaud sorti de nulle part suivi de quelques croissants vinrent se positionner devant elle. Son regard s’illumina. On aurait pu y voir des étoiles briller, comme lorsqu’un enfant se retrouve devant un merveilleux cadeau.

« Fleury & Botts ont trouvé une bonne relève en tout cas »

Elle était très touchée par cette attention de la part du gérant et se fit la réflexion qu’il était excellent commerçant d’avoir réagi comme cela, et se demanda à quelle maison il aurait pu appartenir du temps de Poudlard.

Brian esquissa un faible sourire, sa nature de Serpentard d'autrefois reprenant le dessus par moment il se risqua à de la taquinerie qui à en juger le caractère de la jeune femme, ferait son effet à coups sûrs.

Par ce genre d'incident , tu veux signifier qu'une femme débarque dans ma boutique, renverse une étagère et quelques dégats autres au passage pour ensuite mieux s'attirer les douceurs du gérant qui prend soin d'elle ?

Demanda Brian décidément sans retenus, après tout à quoi bon rester sur la corde du rapport gérant-client. Chacun des gérants avait apporté une pierre supplémentaire à l'édifice que formait cette enseigne, lui était résolument tourné vers la proximité envers la clientèle, sans toutefois tomber dans une mésentente et avoir des rapports trop amicaux ou incompatibles avec sa fonction de commerçant, surtout dans le cadre d'une vente, aussi hypothétique soit-elle.

Puis quand sa jeune comparse lui parla d'un livre, il se mura dans un silence, non troublant , plutôt logique quand à la réflexion qu'il devait mener pour conduire cette cliente, aussi maladroite soit-elle, à son Graal.

Peut-être.. "Le Tour du monde en Hippogryphe".. le titre est éponyme.. cela relève autant du roman que d'un véritable témoignage d'amitié entre le sorcier et son partenaire de vol.. ce témoignage montre une relation vraiment intéressante au traveurs des deux principaux acteurs.. de plus ce livre est illustré par de magnifiques images toutes aussi rares que somptueuses..

Brian se tut , un instant, était-il bon vendeur quand à ses livres ? Il ne s'était jamais posé la question, cela s'était fait automatiquement en quelques sortes.

Si tu recherches un autre type de manuscrit.. orientes moi un peu quand à ce que tu cherches.

Puis le jeune homme hôcha la tête et esquissa un second sourire quand la jeune femme lui fit un compliment.

La taquinerie en question eut pour effet de la faire rosir, rehaussant ses deux pommettes d’une teinte rose soutenu, accentuant la couleur de ses yeux qui s’étaient mis à briller de l’éclat de l’embarras malicieux.

« Quelque chose dans ce goût là »

Rétorqua-t-elle. S’attirer les douceurs du gérant n’avait pas franchement été son but mais la finalité était tout de même agréable.

Elle porta la tasse de chocolat chaud à ses lèvres durant le laps de temps qu’il avait pris pour réfléchir. Fermant les yeux, elle huma le délicieux fumet sucré qui s’échappait de la tasse. Les mains entourant la tasse, cela lui rappelait des souvenirs d’enfance. Elle avait toujours gardé cette habitude de se réchauffer les doigts ainsi, regardant sa mère s’affairait à préparer des plats plus originaux les uns que les autres et plutôt étranges du point de vu de beaucoup. Mais Lileana les adorait, ils n’étaient fait rien que pour elle. Elle est sa mère. Son père lui, avait le droit à autre chose.. plus.. humain. Ou pour être exact, plus équilibré.
Le chocolat entra en contact avec ses lèvres, et elle rentra sa tête dans les épaules, appréciant ce moment.

« Hmmmm.. »

Elle ouvrit alors les yeux et revint dans la réalité. Le magasin retrouva sa place autour d’elle, les lumières, le mouvement des gens. Le gérant qui venait de reprendre la parole pour lui parler d’un livre. « Le Tour du monde en Hippogriffe » semblait assez intéressant, mais la sorcière doutait fortement qu’un tel manuel plaise à son destinataire.

Elle prit quelques secondes de réflexion pour affiner ses envies. Quelque chose sur les créatures fantastiques, c’était trop vague. Elle se souvint alors d’un livre qu’un de ses collègues lui avait mentionné mais dont le titre lui échappait complètement.

« Je dirais que je serais plus tentée par.. hmm je ne me souviens plus du titre, mais c’est un livre traitant des dernières espèces découvertes et sur les créatures que tout le monde voudrait posséder mais qui sont interdites car soit trop rares ou trop dangereuses soit parce qu’elles ne survivraient pas forcément ici. »

Elle fit une petite moue

« Je ne suis pas très claire, hein ? »

Le gérant écoutait son interlocutrice se préter à des explications plus ou moins évasives. La seule chose concrète semblait être son incapacité chronique à faire preuve de fermeté, d'autorité ou d'intransigeance sur quelque chose.. émettre un avis clair et distinct semblait-il si difficile ?

Quoi qu'il en soit, cela entrait dans son champs de compétences, enfin il semblait le penser, il devait faire preuve de patience et de pédagogie avec ses clients aussi farfelus soient-ils ( Razz

). Ainsi l'ambience semblait-elle être aux arts divinatoires, aux rébus peut-être ?

Il écouta ensuite sa cliente tenter d'affiner sa recherche.. ce qui biensûre ne réussit que très moyennement..

Hum..Les 1001 Roses ?

Demanda interrogatif Brian, ce livre dans son souvenir aussi lointain était-il traitait de créatures magnifiques, sublimés par l'auteur ou qui succitaient le plus de rêves auprès de la classe populaire.. le mot rose renvoyait à la beauté, majestuosité mais également à l'idée d'épines.. de dangereusité.

Si tu penses effectivement à ce livre.. il faut que je vérifie les disponibilités.. Si ce n'est effectivement pas ce film.. je ne vois pas à quel livre tu pourrais bien faire allusion.

Trancha le propriétaire visiblement un peu déconcerté par le manque d'indice laissé par sa cliente.. il savait composer avec les textes à trous mais quand ceux-là concernaient des domaines peu abordé cela devenait autrement plus hardu..

1001 Roses ? Non, non, ce n’était pas ça, elle en était quasi certaine. Abyssales découvertes ? Peut-être.. Quoique dans son souvenir, le livre sonnait moins marin. Quelque chose dans l’attitude du gérant lui faisait penser qu’il était excédé d’avoir une cliente comme elle et elle se sentait confuse. Lileana n’aimait qu’on la juge mal, elle avait ce petit complexe des personnes qui n’ont pas confiance en elles et qui cherchent à se faire aimer et apprécier de tous. Ce trait de caractère lui était venu suite à son expérience durant sa scolarité et elle était passé d’une enfant têtue, défendant son point de vue à tout prix et éprise de liberté, se fichant de ce qu’on pensait d’elle à une adulte qui transigeait et toujours souriante et agréable. Et lorsqu’elle se retrouvait en contact d’une personne comme Brian, elle se sentait mal à l’aise. Dérangeante sensation que celle de sentir de trop. Elle parvenait cependant à ne pas trop montrer sa gène, malgré ses joues rosies et ses yeux devenus plus brillants.

Sa petite analyse psychologique lui avait permis néanmoins de retrouver le titre du livre tant convoité

« Créatures de l’étrange.. »

Elle avait sorti l’intitulé de ‘louvrage sans même réfléchir.. et ce n’est que quelques instants après que la conversation avec son collègue lui revint parfaitement en mémoire.. Ce livre, elle n’allait certainement pas le trouver ici.. mais dans l’allée des embrumes. C’était loin d’être un recueil familial.. c’était ça qui l’avait séduite d’ailleurs. Elle était sure de faire mouche avec un tel ouvrage. Mais sa mémoire lui avait joué un tour et elle sentait qu’elle allait une fois de plus attirer l’attention sur elle.. c’est pourquoi elle tenta d’embrayer assez vite

« … mais 1001 Roses me semble très bien également.. Je vais sans doute me laisser tenter, enfin s’il est disponible bien entendu »

Une bourde de plus, elle n’était plus à ça près après tout.

Le comble du désespoir vint frapper Brian lorsque cette cliente, minuscule, maladroite et indécise lui rapella finalement le nom du livre qu'elle cherchait tant.. comment était-ce possible qu'un si petit être puisse recueillir autant de défauts ? Suspect

A bien y regarder Brian, se demandait même comment tout cela pouvait-il cohabiter !

Bref, il se reconcentra sur le nom lâché par sa cliente : " Créature de l'étrange dis-tu.." répéta plus lentement Brian qui semblait en pleine réflexion avec lui-même. Sa bonne mémoire visuel lui permettait de savoir s'il possédait tel ou tel exemplaire.. mais sur celui-là, il séchait un peu à vrai dire..

"Il me semble que je n'ai pas ce livre en rayon.. ni-même en réserve.."

Regretta le jeune gérant.. il n'aimait pas manquer de quelque chose mais par moment, cela était inévitable, aussi humiliant cela fusse t'il pour lui.

" On peut s'arranger pour faire la commande ensemble, et lorsqu'il arriva, je vous ferais parvenir un hibou pour vous prévenir.."

Expliqua patiemment Brian avant d'ajouter :" Si cela te convient biensûre"..

Semblait-elle avoir le choix ? Il semblait que non, mais le jeune gérant s'efforçait de rester courtois, disponible et serviable.. dans le fond cela n'avait rien de bien difficile mais avec certain(e)s client(e)s cela pouvait s'avérer relever d'un véritable défi.
Il glissa un dernier sourire purement hypocrite mais ô combien convainvant pour maintenir cette atmosphère chaleureuse et de confiance qu'il avait instauré auprès de sa cliente.

Lorsqu’il lui proposa de prendre commande, elle lui sourit. Elle ne pouvait pas se permettre d’attendre, il lui fallait le livre au plus vite.

« Oh c’est très gentil, mais je pense que je vais prendre un autre ouvrage. »

Le sourire qui lui renvoyait était des plus charmant mais une lueur dans son regard, en totale contradiction avec son apparence lui donnait une drôle de sensation. Qu’importe, il était correct et elle avait saccagé son échoppe, elle ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il saute de joie non plus.

« Auriez-vous douceurs des rives de l’Atlantide ? »

Elle s’était décidée à prendre le livre culinaire pour son père. Elle avait une fois encore changé d’avis. Sans vouloir l’admettre, elle appréciait pouvoir se comporter comme ça et la patience du propriétaire semblait à toute épreuve. Elle n’était pas suffisamment mauvaise pour vouloir la tester jusqu’au bout.

Son visage lui rappelait quelqu’un mais le nom lui échappait.. Brian.. Brian, elle en connaissait un bon paquet. Tant pis, dans quelques instants elle serait dehors et n’y penserait même plus.

Une fois n'est pas coutume.. la jeune femme semblait se raviser une nouvelle fois. Si cette jeune femme n'était pas sa cliente et que lui était un tiers dans cette boutique il se serait sûrement amusé de cette scène et aurait peut-être même compatis au désespoir du gérant.. mais voila.. le gérant s'était lui.

"Rives de l'Atlantide".. répéta Brian plus pour lui-même que pour quiconque.. "oui, il me semble que je dois l'avoir !"

Brian entraina ca cliente dans le dédale d'étagères qui fourmillaient dans sa boutique puis il se stoppa net devant une rangé ou rien n'indiquait précisément que le livre recherché pouvait se trouver justement là.
Le gérant plongea sa main sans hésiter vers un livre et en ressortit l'exemplaire qu'il possédait.

Puis lorsqu'il se retourna vers sa cliente il se figea et posa son regard sur elle, quelque chose semblait lui revenir à présent.. cette moue atypique, cet air perdu lui revenait enfin..

"Lileana Kennit !! "s'exclama Brian avec l'air de quelqu'un qui semble enfin avoir reconnu une ombre du passé.

"Je me souviens de toi à présent..très précisément même.. tu cotoyais énormément un certain Hargreaves à une période.. !"

La jeune femme pouvait avoir toutes les raisons d'être destabilisé, cette situation pouvait l'être après tout..

Elle suivi le gérant sans rien dire, se concentrant pour ne pas provoquer de nouveaux dégâts. Elle en avait suffisamment fait pour toute une journée. Apparemment le propriétaire connaissait sa boutique par cœur, car il sut sortir le livre avec exactitude, même si rien n’indiquait sur les étalages quelle était la thématique du rayon. Elle se dit qu’au final ce devait être normal, après tout c’était son magasin, il devait savoir un minimum ce qui s’y trouvait.

En se retournant vers elle, il sembla se figer, ce qui lui fit froncer les sourcils : avait-elle une tête si affreuse que cela ? Mais il la détrompa en lui sortant son nom complet. Il venait de la reconnaître et elle se sentit légèrement coupable de ne pas savoir à qui elle avait affaire.

En entendant le nom de Christopher, son visage perdit toute couleur et son cœur sembla battre d’une manière démesuré, prêt à exploser. Il ne battait pas plus vite, il battait plus fort, vraiment plus fort. Qui était cet homme en face d’elle ? Instinctivement, elle fit un pas en arrière, trop choquée pour songer à se recomposer un visage. Elle balbutia sous l’émotion

« Ou.. Oui.. c’était il y a bien longtemps »

En achevant sa phrase, elle avait retrouvé une voix presque normale et son visage se recolora normalement. C’était la première fois que quelqu’un lui parlait aussi directement de Christopher depuis des années. Elle avait bien sûr rencontré sa fille mais là c’était différent. C’était une personne qui l’avait connue à l’époque où… Elle se sentit mal mais resta sur ses jambes. Une bouffée de chaleur l’envahit et elle se força à dévier sa pensée. Après quelques secondes qui lui parurent interminables elle put à nouveau parler.

« Je suis désolée, mais je ne me rappelle pas vraiment de toi.. tu étais à Serpentard ? »

Elle en était arrivée à cette déduction à cause de la référence à Christopher, mais peut-être se trompait-elle totalement. Elle se sentait oppressée. Elle voulait sortir prendre l’air frais, finir son achat et fuir cette boutique.

Le jeune homme regarda sa cliente maladroite sans sciller. Il était étonné que cette dernière réagisse de la sorte à la simple évocation du prénom "Christopher".
Il se souvenait que tous deux passaient du temps ensemble, de plus en plus sur la fin de la scolarité de Brian mais Christopher s'évertuait à cacher et à brouiller les pistes. Dans de tels conditions, il était inutile de préciser toute la complexité de la tâche, en effet jamais Brian durant sa scolarité n'avait rencontré pareil rival dans les rangs masculins de Poudlard.

Un petit sourire naquit sur les commissures de ces lèvres, son effet était vraisemblablement réussi mais cette dernière semblait vouloir prendre la fuite ou un verre plus modestement, à ce rythme là il allait devoir la loger et la blanchir en plus de la nourrir.

" Tout va bien Lileana ? "

Demanda calmement Brian arquant un sourcil interrogateur avant de poursuivre.

" Veux-tu un rafraîchissement ? "

Proposa t'il avec une douceur et une gentillesse sans équivoque. Puis Brian hôcha la tête à la question de la jeune fille avant d'ajouter :

" Un joueur de l'équipe de Quidditch de Serpentard en effet.. voyons voir dans quels états se trouve tes souvenirs ! "

Conclut Brian, comme un challenge, un défi à ses souvenirs, il se demandait si les fils du temps avait délié l'histoire de sa scolarité à Poudlard.

Elle crut déceler un sourire sur son visage. Se pouvait-il qu’il soit au courant ? Non, c’était impossible. Christopher ne se serait pas confié au premier venu. Elle devait se faire des idées. Mais si elle ne se calmait pas, elle risquait de se retrouver dans une situation très inconfortable. Elle était paniquée et cherchait à le dissimuler en se forçant à respirer le plus lentement possible.

« Oui, oui ça va.. »

Cela devait se voir plus qu’elle ne l’aurait imaginé qu’elle se sente mal

« Peut-être le contre-coup de tout à l’heure »

mentit-elle.

Il lui proposa à boire. C’était très gentil à lui mais une sonnette d’alarme s’était enclenchée en elle-même et elle était réticente à accepter sa compagnie, même pour un simple rafraîchissement. Il enfonça plus loin le couteau en évoquant ses souvenirs. Non, elle ne voulait plus penser à cette époque, mais il était trop tard, son cerveau avait déjà mis en route les rouages de sa mémoire agissant indépendamment de sa volonté. Le Quidditch.. Elle était commentatrice durant une bonne partie de sa scolarité.. Quelques souvenirs lui revenaient.. le nom des figures, les tribunes colorés, l’effervescence des match, la composition des équipes. Elle fit appel à sa mémoire et ses souvenirs pour se rappeler comment elle scandait les noms des élèves pour les présenter à l’assistance comme si cela était nécessaire.. Aoko, Lane, Matthew, Hargreaves… Matthew.. Oui, c’était bien lui.. Brian Matthew.

Son cœur fit une plus grande embardée encore en le reconnaissant. Cela ne pouvait être vrai. Il devait être parmi les personnes qu’elle désirait croiser le moins au monde. Elle s’empêcha de faire un nouveau pas en arrière. Pourquoi avait-il fallu qu’elle tombe sur lui… et que faisait-il ici.. dans cette boutique, c’était étrange, elle n’aurait jamais cru qu’il deviendrait simple gérant d’une librairie, c‘était plus qu’étrange même.

« Oui.. je me souviens »

finit-elle par articuler

« Brian Matthew… »

Ils s’étaient rencontrés à plusieurs reprises dans les couloirs de l’école et chacune de leur rencontre avait été très étrange pour la jeune fille qu’elle était alors. Et visiblement, ça n’avait pas changé. Si elle partait en courant maintenant, prétendant que cette rencontre n’avait pas eu lieu, son cerveau le lui accorderait-il ? Elle ne voulait pas replonger dans les affres du passé..

Il ne fallait pas qu’elle cède à la panique. Ils étaient adultes tout deux et il se fichait bien d’elle.. Une simple rencontre, un simple rapport vendeur/client. Dans quelques instants, tout serait fini. Et elle pourrait oublier.

Brian pencha la tête de côté et regarda la jeune fille avec un air enfantin et amusé. Il n'avait plus aucune ressemblance avec le Brian d'autrefois, sous des airs froids et arrogant. Peut-être avait-il troquer sa carapace pour une autre, ou peut-être étais-ce simplement un véritable changement.

Brian donna un petit coup de baguette et deux tasses fendirent les airs pour arriver tranquillement à hauteur de Brian. Ce-dernier dans un sourire encourageant regarda alors Lileana et lui répondit :

" Elles ne sont pas empoisonnés promis.. mes petites incartades juvéniles me sont passés.. "

Ajouta Brian comme pour convaincre Lileana, il semblait que l'évocation de son nom lui ai rappelé une pléïade de détails tous aussi désagréable les uns que les autres à en juger à sa réaction. Il ajouta comme pour parachever la pensé de Lileana.

" Suis-je donc si mauvais que cela ? "

Demanda ce-dernier en arquant un sourcil perplexe. Il préférait que l'on se souvienne de son passé sportif, qui n'était pas tellement mauvais.

" Souviens-toi du sportif.. j'avais meilleur presse il me semble ! "

Conclut ce-dernier dans un sourire toujours aussi radieu et enfantin. Puis un pain au chocolat vint se joindre au chocolat chaud toujours suspendus dans les airs, Brian feignit l'innocence comme pour lui signifier qu'il n'y était pour rien. Il ignora également le mensonde de Lileana mais lui fit comprendre par un regard amicale et non pas sévère qu'il n'était pas dupe, surtout lui qui avait fait son enfance à Poudlard ou il était l'un des maîtres en la matière.

Il semblait amusé par la situation et lui fit comprendre d’un regard qu’il n’était pas dupe concernant son petit mensonge. C’était vrai qu’elle devait avoir l’air plutôt ridicule à redouter son ancien camarade sans raison. Elle prit sur elle de se calmer. Ils étaient adultes. Il avait dû changer, comme tant d’autres. Tout le monde changeait, et elle ne devait pas rester sur ses impressions d’écolière.

Elle commanda à son cœur de se calmer et à son esprit d’être plus clair. Elle put même sourire lorsqu’il lui affirmât que les tasses n’étaient pas empoisonnées. La petite voix alarmante lui souffla « bien sûr qu’elles ne sont pas empoisonnées, il ne va pas te tuer devant tout ses clients » mais elle l’a fit taire. Elle était contre les préjugés, ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait leur céder.

Sa question la prit au dépourvu et elle marqua un temps d’arrêt, surprise. Elle scruta son visage. Ses pensées se voyaient-elles tant que ça ? Ce qu’elle pouvait être idiote. Avec un léger retard, elle retrouva son sourire et répondit précipitamment

« Oh non non, je n’ai pas dit ça.. Je ne sais pas si tu es encore mauvais mais à l’époque de Poudlard, on ne pouvait pas dire que tu étais un modèle de vertu. Tu n’aurais pas attiré les licornes »

Etait-il judicieux de lui avoir sorti une telle phrase ? Elle n’était pas habituée à mentir mais elle éprouva un certain remord à l’avoir catalogué ainsi. Pour faire amende honorable, elle rebondit sur sa dernière remarque.

« C’est vrai que tu ne te débrouillais pas trop mal au Quidditch.. mais à ce que je vois tu t’es reconverti.. »

Terrain glissant. Il n’avait sans doute pas envie de parler de sa sortie de Poudlard et de ce qu’il a fait après. Après tout, elle ne voulait pas en parler non plus. Mais trop tard, la phrase était lancée. Vu le changement que ça avait oppéré chez lui, ses expériences avaient dû être plutôt salutaire. Il était devenu aimable et surtout, il souriait de manière naturelle et non railleuse ou mesquine.

Brian se laissa aller à un rire sincère et très profondément amusé. Il était vrai que Lileana était pour le moins amusante, un brin de femme effrayée par beaucoup de choses, ce qu'elle ne pouvait contrôler ou comprendre, ce qu'elle redoutait sans s'avoir pourquoi.. peut-être un instinct de survie ? Le cas échéant était-il un prédateur ou un ami ?

" Je ne vais pas te jeter la pierre pour ce que tu penses, il est vrai que j'étais.. turbulent "

Concéda Brian avant de marquer une pause, le mot qu'il avait choisit l'amusait. Il ne dupait personne d'ailleurs.

"Quoi qu'il en soit, et le temps aidant..la mâturité arrivé.. il faut bien finir par rentrer dans le moule "

Poursuivait Brian avec une habilité dans ces mensonges sans failles. Il avait tout a gagné a montrer une image positive de lui, sinon au moindre dérapage dans le coin, les soupsçons se poseraient sur lui. Son habilité à manipuler sans être percer à jour était son moyen d'avancer, de prospérer même. Néanmoins la jeune fille ne se doutait visiblement de rien devant un visage infantile et quelques sourires encourageant lancés à son égard.

Puis elle aborda le cas de sa reconversion, terrain glissant certes, mais pour elle.

" Il est vrai que le Quidditch réclamait beaucoup de temps, de sérénité et d'une bulle autour de soi pour se consacrer uniquement à ce sport.. ces conditions n'étaient pas remplis.. "

Expliqua Brian dans un premier temps avant d'enchaîner et en comptant sur les souvenirs floues de Lileana

" J'ai donc décidé après l'obtention de mes ASPIC comme tout sorcier majeur d'entreprendre un tour du monde..le mien a été un peu plus long.. et me revoila à Londres ! "

Glissa Brian mi-amusé par son discours un peu "simpliste".
Puis il la regarda et regarda les alentours de sa boutique, les derniers clients n'avaient fait que regarder et avait déserté les allées vide à présent.

" Que penses-tu d'aller manger un morceau ? J'ai atrocement faim et ça sera là l'occasion de te montrer que comme le disait Hobbes.. je ne suis plus un loup pour l'Homme ! Rolling Eyes

"

Brian attendit sa réponse, il ne savait pas si elle comprendrait sa citation, imprégné dans une bibliothèque il lisait beaucoup.. auteur sorciers et moldus, ça ne devait pas être le cas de tout le monde.

Turbulent.. ce n’était pas le mot qu’elle aurait employé mais elle ne fit aucune réflexion. Rentrer dans le moule. Etrange expression. Elle pouvait avoir tellement de signification : adaptabilité au monde, changement vrai, obligation… Lequel lui correspondait ? Avait-il changé du tout au tout ? Pourquoi pas après tout. Etrange mais pas impossible. Elle voulait faire confiance aux gens. Même ça pouvait lui jouer des tours.

Il lui expliqua rapidement son parcours. Comme beaucoup de sorciers, il avait entrepris un voyage autour du globe. Elle n’avait pas eu cette chance. Elle le regardait en hochant la tête et souriant.

« Et tu as repris une librairie. Je ne l’aurais jamais cru »

Une chose encore plus étrange se produisit alors. Il venait de l’inviter à manger avec lui. Elle avait ruiné tout un rayonnage de sa boutique, elle ne pouvait décemment refuser une si gentille proposition. Mais elle aurait bien aimé décliné cette offre. Il serait sans doute question de discussion du passé, c’était toujours le cas, et ça, elle voulait l’éviter. Il fallait qu’elle refuse, elle se le devait sinon qui sait dans quel état elle ressortirait de leur dîner ?

« Oui bien sûr, c’est une charmante idée »

Trop tard, les mots avaient jailli tous seuls. Il faudrait qu’elle marche sur des œufs alors. Elle tiqua alors sur sa référence littéraire qui lui était totalement inconnue. Il n’était donc plus dangereux ? Pourquoi fallait-il qu’il le précise. Son petit malaise revint lui chatouiller les entrailles mais elle ne laissa rien paraître.

HJ : MDR pour la "l'homme est un loup pour l'homme" ça me rappelle une réplique de film pour nana : "l'homme est un loup pour l'homme... et surtout pour la femme" Laughing

Brian hôcha la tête lorsque la jeune femme, Lileana, résuma sa situation de libraire. Il est vrai que quiconque l'ayant rencontré à Poudlard lors de son enfance, l'aurait imaginé en Magnat du crime.. ou bien en expert en duperies, en tricherie.
La subtilité se trouvait assurément là, sa spécialité, ce qui avait fait qu'il s'en était toujours sortit était sa capacité à avoir un coup d'avance sur tout le monde, à savoir prendre les évènements et les individus à contre-pied. Pouvait-on pour autant derrière un faciest comme le sien se douter de la personne qui se cachait ? Il semblait impossible qu'il en soit ainsi, mais le risque zéro n'existait pas.. comment une simple femme comme Lileana pourrait le percer à jour ? Cela semblait peu probable mais jamais il ne sous-estimerait quiconque, c'était là la première cause de fatalité de ses adversaires, sous-estimer Brian était le meilleur moyen de sonner le glas de sa propre fin.. une erreure qu'il ne commettrait donc pas.

" Et oui libraire.. "

Répéta le jeune homme dans un premier temps avant de poursuivre

"Loin de l'ambition habitant chaque Serpentard selon notre cher Choixpeau.. mais mon ambition à moi est d'être au service du savoir, de le transmettre et de le véhiculer sous toute ses formes possibles.. "

Annonça Brian sur un ton neutre, il semblait convaincant. Il servait une noble cause en apparence, cela plaisant et réconfortait le plus souvent les individus.
Puis il regarda Lileana avec un sourire encourageant, comme pour la sortir de son état de stupeur. Elle pouvait bien tenter de masquer ses émotions, elle ne dupait personne, pas lui en tout cas. C'était une jeune femme bien trop fragile, bien trop émotive. Mais le lui faire remarquer ne serait qu'accentuer son emprise psychologique sur elle, et la ferait fuire.. il jouerait donc le jeu du parfait petit innocent Rolling Eyes

.
Finalement il n'était peut-être pas un Loup pour l'Homme.. mais il venait de trouver un agneau des plus appétissant..

" Enfin.. tu vas vraiment te moquer de moi.. simple libraire.. mais je pense que les choses simples de la vie sont parfois les plus enrichissante ! "

Annonça fièrement Brian dans une parfaite hypocrisie avant de renchérir

"Ou peut-on déjeuner ? "

Demanda t'il avant de se justifier

" Je ne connais ou ne reconnaîs plus vraiment Londres.. je te fais confiance pour les bonnes adresses ! "

Lui glissa t'il dans un coup d'oeil malicieux et l'invitant à se détendre. Puis comme pour détendre l'atmosphère davantage et peut-être obtenir plus facilement ce qu'il désirerait il ajouta moqueur :

"Je te laisserais l'addition parcontre.. ! tu me dois bien cela ! "

Pouffa t'il en montrant l'étendu des dégats dans sa boutique.

[HJ] J'ai vraiment l'air d'un sadique psychopate, manipulateur.. Suspect

C'est assez réussi non ? lol!

HJ : ouais ça va, tu te débrouilles bien, flippant le coup de l'agneau.. t'as de la chance que Lileana ne soit pas legilimens et qu'elle est d'un naturel confiant. Mais je ne vois pas ce que tu lui veux à la pauvre Lila mdr.

Etre au service du savoir, voilà qui était intéressant. Il avait probablement réellement changé. C’était peu croyable mais Cellendhyll avait lui aussi changé. Serpentard recyclait apparemment. Alors pourquoi ne se sentait-elle pas complètement détendue et confiante ? Son instinct essayait-il de lui dire quelque chose ? Elle se plongea dans quelques réflexions alors que Brian enchaînait. Il la sortit de ses songes en lui posant une question directe. Par chance, il se lança dans une explication et elle n’eut pas l’air hébété de surprise lorsqu’elle répondit

« Hmmm je pense que je t’emmènerais au Malagrif conjuré dans ce cas. Sympa, calme et très propre, c’est un restaurant qui a pas mal de succès, surtout le midi avec tous les gens qui bossent dans le coin. »

Leur spécialité était le homard. C’était un restaurant assez chic mais aux prix très raisonnables, ce qui était assez rare pour la qualité de nourriture servie. Le contrecoup de cela était qu’il était presque toujours bondé.

Mais cela était également une chance pour Lileana. Ils mangeraient plus vite ainsi et elle pourrait prendre congé plus rapidement. La dernière remarque la prit par surprise, il avait proposé le repas et lui demandait de payer. Elle jeta un coup d’œil aux dégats désignés et se sentit une fois encore honteuse.

« Tu ne perds pas le nord dis-moi ! Mais c’est de bonne guerre. Tu seras mon invité dans ce cas »

Dans quoi elle s’embarquait encore. Et qu’est-ce qu’il lui voulait ? Il n’avait jamais entretenu de très bons rapports à Poudlard et elle n’aimait pas ce qu’il dégageait sans pouvoir se l’expliquer. Elle se sentait prise au piège, mais au piège de quoi, ça elle ne le savait pas. Elle se raisonnait. Qu’est-ce qu’il pouvait lui faire ? Elle ne pouvait rien lui apporter, à part un bon repas.