Et maintenant... que vais-je faire ?

Nom de nom de Merlin de bouse de dragon purulente… Doxy cuite et sautée.. en brochette et en gelée.. j’étais dans la panade, ça je pouvais le dire. Si cette mégère verte ne m’avait pas énervé à ce point avec ses insinuations sur ma capacité à effectuer correctement une potion, je n’en serais pas là. J’avais voulu faire mon malin et maintenant, il fallait que j’en paie le prix. Certes j’avais des circonstances atténuantes… j’avais demandé conseil aux jumelles, erreur fatale d’après moi, enfin, après coup bien sûr, parce que sur le moment j’avais trouvé leur idée brillantissime. Note pour plus tard : ne JAMAIS prendre en compte ce que pouvait me conseiller mes grandes sœurs adorées, cela ne m’apportait qu’embêtement et ennuis.

Pourtant, tout avait bien commencé. Mes repérages étaient nickels. Une semaine durant, j’avais examiné chaque parcelle de l’endroit, diagnostiquant tout et rien, prenant des mesures pour la plupart complètement inutiles mais quand bien même rassurantes. Mais le problème, c’est que j’avais fait tout ce repérage de nuit et comme par magie.. oui parce que là pour le coup, la magie du château y avait joué un rôle, mes calculs et prévisions s’étaient révélés en inadéquation avec l’endroit en journée. C’était le pompon tout de même. A croire que j’étais maudit. Il faudrait que je vérifie qu’aucune plume de Vocifore n’avait été planquée dans mon sac.

Mais pourquoi je ne pouvais pas avoir de rapports normaux avec ceux qui m’entouraient ? Surtout les filles en fait.. Je ne savais jamais comment leur parler, parce que mine de rien c’est super susceptible une fille et on ne peut plaisanter avec elle que si cela la met en valeur. C’est tout de même compliqué. Du coup, je voulais prendre une grande décision : celle de ne plus leur parler. Un peu facile tout de même, mais c’était ce qu’il y avait de plus simple.

« Et maintenant, je vais faire quoi moi ? »

Mon problème actuel était bien agaçant… et aucun sortilège ne semblait convenir. Surtout que depuis la mort accidentelle du hibou, je prenais quelques pincettes avant d’utiliser un sortilège de mon crû.

Une voix venue de nulle part venait de me répondre. Devenais-je fou ? Peu probable. Surtout que la voix venait de me railler. Ainsi alors, quelqu’un m’avait entendu. Je me retournai, pour retrouver en face de Lea… moitié gémellaire de Lea et Leo, les presque siamois.

Je n’avais pas souvenir d’avoir entendu de sa part autre chose que ces phrases sorties de nulle part et tombant toujours à propos. Elle avait l’air d’être tellement ailleurs parfois. Je ne savais même pas qui étaient ses amis, tellement je ne pouvais la dissocier de son frère. D’ailleurs, je regardais alentour, persuadé qu’il n’était pas si loin que ça. Mais non, il ne se trouvait pas à proximité.

Son apparition m’avait surpris, surtout que je me serais bien passé d’un spectateur pour le coup. C’est alors que mes yeux se posèrent sur mes mains couvertes d’une substance rouge sombre rappelant étrangement du sang. Je les planquai précipitamment derrière mon dos, alarmé.

« Heu.. ce n’est pas ce que tu crois ! »

Qu’est-ce qu’elle allait croire justement ? Que je venais de tuer quelque chose ? Je faillis me passer la main dans les cheveux, pour me donner un air décontracté mais je me souvins à temps que mes mains n’étaient pas franchement proprettes.

Mais quel troll je faisais de lui dire « ce n’est pas ce que tu crois ».. Je ne pouvais pas trouver phrase plus suspecte. Car là, même si ce que je faisais dans ce couloir pouvait être anodin, je paraissais sur le point de faire quelque chose de répréhensible. Sur le qui-vive, et méfiant comme un gobelin de Gringott’s, je plissais légèrement les yeux en tendant un peu le coup, comme en défi à sa question.

« Euh… ça ressemble à quoi ? »

Autant ne pas donner trop d’informations si je pouvais me contenter de très légers détails. Elle avait vu mes mains, c’était certain. Mais avait-elle vu le reste ?

Une bourrasque venait de s’engouffrer par la fenêtre à ma droite balayant la poussière et me décoiffant. Elle toucha également Lea et j’espérais que l’odeur de myrtille qu’elle transportait aller passer inaperçue.